Comment raconter une bonne histoire

Comment raconter une bonne histoire
Par Mariouche Famelart, Bibliothécaire
Voici quelques trucs qui rendront les moments de lecture avec votre enfant encore plus agréables. Parole de Mariouche Famelart, bibliothécaire.

J’ai longtemps animé l’heure du conte pour les enfants à la bibliothèque. Pour moi, le livre est associé au plaisir, surtout lorsqu’il permet de créer un moment de complicité entre adultes et enfants. Mais comment capter et retenir l’intérêt des tout-petits quand on leur raconte une histoire?

Au fil des ans, j’ai essayé plusieurs trucs qui ont fait de moi une meilleure « raconteuse ». En voici quelques-uns qui rendront les moments de lecture avec votre enfant encore plus agréables.

  • Je lis toujours le livre AVANT de le lire à l’enfant. Parfois, on peut tomber sur des livres qui abordent des thématiques plus difficiles, ou encore qui seraient trop « gnangnan » à notre goût, ou bien qui sont très poétiques, etc. Avant tout, je dois me sentir à l’aise avec le livre pour ne pas avoir envie de l’abandonner en cours de lecture.
  • Le truc ultime, c’est d’AIMER le livre que vous allez raconter. Quand j’aime un livre, ça me donne encore plus envie de le faire découvrir à l’enfant et de le lui faire aimer à son tour. La lecture devient encore plus plaisante, et pour moi, et pour lui.
  • Je choisis des livres dont les illustrations fourmillent de détails. J’aime prendre le temps d’observer chaque page avec l’enfant, de dénicher les petits secrets qui s’y cachent. N’hésitez pas à revenir en arrière pour redécouvrir des éléments qui n’avaient pas été vus lors de votre premier passage dans l’histoire.
  • Il veut relire encore et encore le même livre? Je ne résiste pas. Je prends le temps de raconter et d’explorer le livre de fond en comble, c’est si agréable!
  • Le texte n’est pas sacré : je ne me gêne pas pour remplacer un mot du livre trop complexe, ou qui correspond plus au contexte européen, par un mot que l’enfant pourra plus facilement comprendre. Parfois, je lis le mot qui est là, mais je prends le temps de l’expliquer, ou de le faire suivre d’un synonyme. Cela contribue à élargir le vocabulaire de l’enfant.
  • Si l’enfant pose des questions à propos de ce que je viens de lire, je l’aide à trouver lui-même des réponses en retournant à certaines pages. « Pourquoi le personnage fait-il cela? » Parfois, je suis surprise de son interprétation. Cela peut être le départ d’une belle discussion : les petits voient souvent des détails que nous n’avions pas observés, et cela ouvre notre esprit.
  • Je pose aussi des questions à l’enfant. Je lui demande : « Que penses-tu de ceci? Que crois-tu qu’il va arriver? » Avant de commencer la lecture, je prends aussi le temps de regarder avec l’enfant la couverture et la quatrième de couverture pour tenter de deviner, ensemble, l’histoire qui se cache dans le livre.
  • Quand c’est possible, je trouve une voix différente pour chaque personnage de l’histoire : une voix nasillarde, une autre forte ou bien le chuchotement... Cela peut être aussi simple que de changer le rythme de la lecture : par exemple, un éléphant pourrait parler très lentement, et un lièvre, très vite. Je rajoute parfois des tics et des sons à certains personnages. Et si je m’emmêle dans les voix des personnages? Ce n’est pas grave : c’est l’occasion d’en rire avec l’enfant!

Peu importe que vous suiviez tous ces trucs, un seul d’entre eux ou aucun, lire avec votre enfant demeure essentiel. Je vous encourage à oser même si vous n’êtes pas à l’aise en lecture. À force de le faire, vous y prendrez goût... et votre enfant aussi. Soyez certain qu’en l’éveillant au vaste monde de la lecture, vous lui faites un merveilleux cadeau!

 

Mise à jour le 25 avril 2022
Publiée originalement le 12 mai 2012

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/~UserGI15613517

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