On dit oui ou non à un animal de compagnie? Dilemme pour les parents… Nicolas Chevrier, psychologue, parle des impacts sur le développement psychologique des enfants.Nous avons tous eu cette conversation de nombreuses fois avec nos enfants.
- « Papa, je veux une licorne! »
- « Mais les licornes, ça n’existe pas mon amour! »
Jusqu’ici tout va bien!
- « Alors j’aimerais avoir un chien comme Marie-Rose (la voisine). »
- (Soupir)
Chien, chat, hamster… On dit oui ou non à un animal de compagnie?
Dilemme pour les parents… D’un côté, nous aimerions faire plaisir aux enfants, mais, de l’autre, nous sommes conscients que c’est un engagement important auquel le parent est ultimement responsable. C’est d’ailleurs ce que mon père a appris à ses dépens, dans les années 90, alors qu’il a dû aller promener un gros labrador de 110 livres, tous les matins avant de partir pour le travail.
Les inconvénients, on les connaît! Prendre soin de l’animal, c’est entre autres lui faire faire sa promenade, le nourrir, le brosser, ramasser son caca, vivre avec son poil… Cela demande donc de la motivation, du temps, mais aussi de l’argent.
Avec ces éléments en tête, je me suis surtout questionné sur l’impact de ces compagnons sur le développement psychologique des enfants. Une méta-analyse sur le sujet (une recherche qui permet de comprendre et de cumuler tous les résultats des recherches scientifiques sur un sujet donné) a attiré mon attention. Ce sont les avantages sur le bien-être des enfants qui m’ont particulièrement intéressé dans cette recherche.
D’abord, plusieurs animaux incitent les enfants à bouger davantage, ce qui n’est jamais une mauvaise chose. C’est possible, par exemple, de lancer la balle à pitou dehors ou de jouer avec un chat de façon active (notamment en courant avec un bout de ficelle à laquelle on a attaché une boule en papier).
Un confident important
Ensuite, la recherche met en lumière un effet très intéressant. Les liens forts qui se forment entre les enfants et nos animaux peuvent les aider à exprimer et gérer leurs émotions. En effet, l’animal va souvent devenir le confident qui écoute les peines, les joies et les insécurités de l’enfant. Il pourra donc trouver un réconfort auprès de son animal et développer un attachement fort envers celui-ci.
On souligne également le renforcement de l’estime de soi chez les enfants qui prennent soin de leur animal de compagnie. Cet effet semble s’observer de façon encore plus importante autour du passage à l’adolescence, une période où un enfant peut s’isoler ou se sentir plus seul. Avoir un animal pourrait limiter ce sentiment de solitude, ce qui aurait un impact serait positif sur l’estime de soi.
Bien sûr, il ne faut pas oublier que permettre à un enfant de s’occuper quotidiennement de la promenade ou de brosser son animal peut améliorer significativement son sentiment de compétence.
En fin de compte, on arrive rapidement à la conclusion que les désavantages sont surtout vécus par les parents : payer les frais importants, assurer le bien-être et l’hygiène de l’animal, planifier le gardiennage durant les vacances.
Quand on pèse le pour et le contre, la question d’avoir ou non un animal de compagnie devient de plus en plus difficile à contourner…
Une licorne pour Noël?
17 décembre 2019
Photo : GettyImages/portishead1 et NoSystem images