Chérie, faut qu’on se parle

Chérie, faut qu’on se parle
Un soir, je me suis dit que c’était le bon moment pour une mise à jour, un sain questionnement sur nos méthodes d’éducation.

Ne partez pas en peur, ce n’est pas ce genre de « faut qu’on se parle », là. Non, je parle ici d’un semblant de caucus d’«entre deux périodes». Un peu comme lorsqu’un joueur de hockey regarde des reprises de ses performances sur la glace pour voir ce qu’il fait de bien et ce qu’il doit améliorer.

Alors, un soir où nos gars étaient avec leurs grands-parents et qu’on soupait aux céréales (oui, oui, on le fait tous), je me suis dit que c’était le bon moment pour faire une mise à jour, un sain questionnement sur nos méthodes d’éducation.

Parce qu’avec la fatigue, le stress, les notes de l’école, les commentaires dans les cahiers de garderies, je trouvais qu’on en demandait pas mal à nos gars… Comme si on avait oublié qu’à 4 ans et à 6 ans, c’est normal de tester les limites, de rire aux éclats en niaisant pendant les repas et de ne pas comprendre immédiatement toutes les conséquences de ses gestes.

En même temps, je pense aussi qu’il est normal que la boucane nous sorte par les oreilles (et par tous les pores de peau) quand ça fait 4 fois en 10 minutes qu’on leur dit d’aller se changer et que les deux garçons continuent à se faire rire avec leur bobette sur la tête. C’est drôle, j’en conviens. Moi-même, je retiens parfois un sourire en coin, mais il reste que J’AI DIT D’ALLER VOUS CHANGER, C’EST PAS COMPLIQUÉ ME SEMBLE!

C’est donc de ce questionnement-là que je voulais parler avec ma conjointe. Est-ce qu’on devrait laisser aller nos sourires en coin? Je ne veux pas que mes gars vivent dans un climat de peur… Mais je ne veux pas non plus qu’ils se croient tout permis. Est-ce qu’on dose bien nos interventions? Est-ce que l’impatience, alimentée par la fatigue, prend trop souvent le dessus? Devrait-on ouvrir un peu la valve du laisser-aller quitte à arroser un peu les voisins?

Ça fait qu’au dessert (oui, un bol de céréales est un plat principal qui mérite un dessert, genre une toast au chocolat), on a convenu qu’on devait faire confiance à nos enfants. Ils comprennent assez de choses pour savoir, la plupart du temps, ce qui est bien ou pas. Et on sait bien que ce n’est pas parce qu’ils font quelque chose qu’ils ne savent pas que ce n’est pas correct.

Il faut l’avouer, nous aussi, adultes responsables que nous sommes, nous aimons parfois étirer l’élastique, quitte à ce qu’il nous pète dans la face de temps en temps. Non?

 

7 septembre 2018

Naître et grandir

Photo : GettyImages/gilaxia

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