C’est ma fête… littéralement!

C’est ma fête… littéralement!
Je suis accoudée au comptoir de ma cuisine, en pyjama. Détendue. Je sirote mon café en lisant un magazine daté de mai 2010. J’ai toujours 1 an de retard sur mes lectures, mais au moins, je compense en lisant le bon mois. De toute façon, plus ça change, plus c’est pareil : Noël, Nouvel An, Saint-Valentin, Pâques, fête des Mères…


Fête des Mères! Déjà? Je jette un oeil paniqué en direction de mon frigo qui croule sous les « oeuvres d’art » de mes enfants. Vite! Une opération recyclage s’impose pour laisser libre place à la nouvelle attaque artistique qui va déferler au sein de mon doux foyer.

Je me lève. Décroche un dessin, puis autre et un autre encore. J’en garde 3 en souvenir et jette tous les autres au recyclage en prenant bien soin de les cacher sous une pile de cartons anonymes. Printemps oblige. Je continue mon opération grand nettoyage en jetant tout ce qui me tombe sous la main y compris la belle boîte à oeufs décorée de plumes étranges par mon fils pour Pâques. Je l’envoie directement dans la poubelle pour cause de colle et de plumes multicolores non recyclables.

Je retourne à mon magazine. Lis 3 fois la même phrase. Avale une gorgée de mon café... froid. Beurk. Je me lève pour la cracher dans l’évier. Quand je me retourne. Je sursaute en poussant un cri. Mon fils est là. Planté devant moi, cheveux hirsutes. En pyjama.

- Qu’est-ce s’tu fais maman?

Silence radio. Je sens une vague de chaleur envahir mes joues. Pour un peu, j’étais prise en flagrant délit de destruction massive. Malaise. J’ai franchement eu chaud.

- Euh rien. Je crachais mon café froid. Tu veux une tartine?

- Sont où les dessins?

- Les joues rouges, je réponds : Il y en a quelques-uns sur le comptoir, les autres sont... rangés dans une boîte (c’est vrai! Une belle boîte verte.)

- Je vais en dessiner des nouveaux.

- Bonne idée!

- Elle est où la boîte?

- (L’étau se resserre.) On verra ça plus tard, OK? Pour l’instant, on mange!

Je réchauffe mon café. Il mange ses tartines. Ma petite arrive, les cheveux en bataille, elle aussi. Se colle contre moi. Mon fils éclate en sanglots! Il est debout devant la poubelle en train d’y jeter ses croûtes de pain.

- Mon bricolaaaaaaaage! Quelqu’un a jeté mon bricolage de Pâques.

Peuple de l’espace, téléportez-moi quelqu’un. Zéro réponse. Je me lève donc pour serrer mon petit dans mes bras et me confondre en excuses. Et là, au lieu de lui dire simplement que c’est une erreur de ma part, je lui explique qu’on ne peut pas tout garder, qu’il faut faire le ménage. C’est le grand cycle de la vie comme dans le Roi Lion (n’importe quoi!). À Noël, c’est pareil, je jette tout (je m’enfonce surtout). Il me regarde les yeux écarquillés et redouble de pleurs provoquant du même coup ceux de sa petite soeur. Dérapage total!

Mon petit doigt me dit que cette année, je vais être privée « d’oeuvres d’art »!

 

6 mai 2011

Naître et grandir

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