Bonheurs d'été

Bonheurs d'été

La nature a rempli mon enfance de mille et un souvenirs... L’odeur du gazon coupé le dimanche matin et les longues heures passées dans le cerisier de mon jardin à observer les alentours en me régalant de fruits juteux. Le chant des oiseaux. Les herbes hautes balayant mon visage et celui de mon vieux nounours avec lequel j’inventais des histoires incroyables. Les pissenlits que je m’amusais à souffler partout dans le jardin au grand désespoir de ma maman, sans oublier le bassin de poissons rouges dans lequel je poussais les crottes de mon chien avec un bâton et les heures passées à écrabouiller les fourmis. Bref, que du bonheur.

C’est en grande partie pour cette raison que j’ai finalement accepté de quitter la ville, il y a quelques années, pour offrir à mes enfants un immense jardin rempli d’arbres géants... mais sans chien, ni bassin de poissons rouges!

En arrivant dans notre nouvelle maison, mon fils, excité, m’avait dit : « Maman, maman, est-ce que ze peux zouer au parc? » J’avais répondu : « Un instant, on vient d’arriver! Je ne sais même pas où est situé le parc! » « Ben là, maman, regarde, c’est zuste là », m’avait-il rétorqué, le nez collé sur la vitre en montrant du doigt l’extérieur. Je m’entends encore lui répondre : « Bien sûr que tu peux y aller et même tous les jours si tu veux. C’est notre jardin! » 

J’ignore si leurs souvenirs de ce petit paradis vert seront aussi forts que les miens, ni quels moments de leur enfance resteront gravés dans leur mémoire lorsqu’ils seront devenus de beaux grands adultes (pas trop sérieux, j’espère). Les parties de soccer avec leur papa? Leur cabane en bois? Le temps passé à se balancer sur leurs vieilles balançoires? Leurs éclats de rire dans le trampoline? Nos parties de cache-cache en famille? Dormir sous leur couette à l’ombre des érables? Nos confidences dans le hamac? La cueillette de laitue? Les batailles de feuilles? Courir nus sous la pluie (juste eux, je précise!)?

Peu importe. Ça leur appartient. Nos mémoires sont uniques, mais la petite lumière de bonheur que je croise souvent dans leurs yeux me laisse croire qu’ils auront l’embarras du choix.

Tant mieux parce que maudit que ça prend du temps entretenir un jardin!

 

15 juin 2012

Naître et grandir

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