Au rythme de mes enfants

Au rythme de mes enfants

Nous avons la fâcheuse habitude de nous imposer, trop souvent, une vitesse de croisière infernale du matin au soir :

- Vite, il faut déjeuner et aller à la garderie pour ne pas être en retard au boulot.

- Vite, il faut arrêter de jouer avec le gros camion jaune et s’habiller.

- Vite, il faut changer la couche pour pouvoir préparer le souper.

- Allez! Vite, vite vite!

Personnellement, je me dis qu’une croisière c’est bien, mais qu’une croisière avec des escales c’est nettement plus agréable et enrichissant!

Je dois encore, parfois, faire attention pour ne pas tomber dans ce piège. C’est si facile d’en venir à croire que ce réflexe de tout vouloir bousculer est le lot de tous les parents. Qu’agir ainsi en tout temps est une normalité de la vie familiale.

Peu à peu, j’apprends à prendre mon temps. À faire les choses « au rythme de mes enfants ». Et surtout, à faire « avec eux ».

Parce que oui, l’un des dangers de cette « Speedy Gonzalez manie », c’est d’en venir à mettre les petits de côté. C’est de se dire : « Je vais faire telle ou telle chose pendant qu’ils seront devant la télé ou sans qu’ils en aient conscience; ce sera plus rapide que de les avoir dans les pattes ».

Bien sûr, je ne me mets pas d’oeillères et je sais bien qu’on ne peut pas tout faire avec nos enfants. Mais j’essaie, autant que possible, d’amener mes petits bonhommes à collaborer, surtout mon grand d’un peu plus de 2 ans et demi.

Oui, je l’admets, c’est bien plus long vider le lave-vaisselle avec lui.

Oui, j’épargnerais du temps en préparant les légumes ou les crêpes seul.

Oui, nous aurions pu, ma conjointe et moi, semer le jardin pendant que les enfants dormaient.

Oui... mais non!

Non, parce que le temps de plus nécessaire pour accomplir ces tâches est rentabilisé au centuple. Même si cela semble anodin, je suis convaincu que ces petites attentions contribuent à bâtir l’estime de soi de mon grand. Il est fier de nous aider, fier de s’impliquer, fier que l’on lui fasse confiance, fier d’être de la partie.

Puis, certains commentaires qui en découlent me font sourire à tout coup:

« Moi, ’ai rangé ’aisselle avec papa! »

« Moi, ’ai fait ’es ’rêpes tout seul! »

« Moi, ’ai pas peur des vers de terre! Y court vite! Ouach! »

« Moi, t’availle fort comme papa. ’Ai des ’ros mus’ses! »

Et quand j’entends ces expressions-là, je me dis toujours que ça valait la peine de prendre mon temps. De prendre « notre » temps!
 

26 juin 2013

Naître et grandir

Partager