J’ai acheté un livre sur l’apprentissage de la propreté et j’ai déniché des culottes d’entrainement pour traverser cette étape avec ma fille. Mais ce n’est pas ce dont elle avait besoin.
Je déteste le petit pot. Ce n’est pas un ami. C’est un objet encombrant sur lequel Blanche a toujours refusé de s’assoir. Je déteste aussi les tableaux de motivation où l’on appose des autocollants pour encourager un enfant à être propre. À part Clémentine, aucune de mes filles ne s’y est intéressée. J’haïs essuyer de l’urine sur le plancher du salon et dévêtir une jeune furie de deux ans qui vient de mouiller ses vêtements. J’ai même déjà carrément jeté une petite culotte souillée par un numéro 2 que je n’avais pas le courage de frotter. Bref, je n’apprécie pas particulièrement l’apprentissage de la propreté chez mes enfants.
Mon homme, au contraire, semble attendre cette étape avec beaucoup d’excitation. Dès que possible, il propose de mettre nos enfants en sous-vêtements « de grand ».
Il agit toujours de la même manière : il change une couche et « oublie » d’en remettre une propre. C’est toujours après souper, parce que le bain s’en vient et qu’il a confiance que notre enfant ne mouillera pas ses vêtements dans les 45 prochaines minutes. Chaque fois, son désormais célèbre « On est bien pas de couche » retentit dans la maison. Chaque fois, je lui souris et je me cache pour soupirer. Chaque fois, je prépare nettoyant et guenille parce que les dégâts se succèdent.
Pour intéresser ma fille et accélérer le processus, j’ai acheté un livre sur le sujet ainsi que des tatouages et des autocollants de Pat Patrouille pour l’encourager. J’ai également déniché des culottes d’entrainement pour traverser cette étape avec elle. Mais ce n’est pas ce dont elle avait besoin. L’arme secrète pour la mettre propre, c’est un papa qui lui fait confiance et qui est enthousiaste à l’idée d’abandonner les couches. Et ça, ça ne s’achète pas au magasin.
Blanche est déjà propre. Pratiquement du jour au lendemain. À deux ans et demi, elle retire une immense fierté de porter des sous-vêtements de grande fille comme ses sœurs. Moi je suis soulagée : il n’y a plus que Léonard qui soit aux couches. Un seul apprentissage de la propreté à venir…
5 mai 2016
Photos : iStock.com/Reptile8488 et collection personnelle de Josée Bournival