Aimerai-je autant mon deuxième enfant?

Aimerai-je autant mon deuxième enfant?

Comme vous le savez peut-être, ma conjointe et moi attendons notre deuxième enfant. Un autre petit garçon qui devrait, si tout se déroule comme prévu, se montrer le bout du nez à la mi-novembre.

Mi-novembre? Déjà?

Oui, ça arrive vite, mais ça ne m’angoisse absolument pas. La maman non plus d’ailleurs. Quoiqu’il y a peut-être un petit quelque chose... Plus cette nouvelle naissance approche, plus un thème est récurrent dans ses propos et plus elle me pose régulièrement la question suivante : « Serons-nous capables d’aimer le deuxième autant que le premier? »

Lorsqu’elle m’a interrogé à ce sujet la première fois, je lui ai répondu spontanément : « Oui, évidemment! ».

La fois suivante : « Ben… oui, c’est sûr! »

La fois d’après : « Ben… oui, il me semble. Je pense que oui. Voyons donc! Pourquoi tu me poses cette question-là encore? »

Me voilà donc en train de me questionner sur un sujet qui ne me préoccupait aucunement initialement, mais auquel plusieurs parents s’attarderont un jour ou l’autre.

Il est vrai que, si j’analyse un peu ma situation, il y a de quoi m’inquiéter : J’aimais ma femme follement à la base. Trois ans plus tard, elle donnait naissance à notre premier enfant, que je me suis aussi mis à aimer follement. Étonnement, l’amour pour ma conjointe n’a pas diminué. Même qu’à chaque jour qui défile devant moi, je les aime de plus en plus tous les deux. Ça ne stagne pas.

Ce n’est pas un peu étrange tout ça et ça ne va pas à l’encontre de toutes les lois mathématiques?  Un de ces quatre, j’imagine que je vais finir par atteindre un « quota d’amour disponible ». Il doit y avoir quelqu’un, quelque part, qui supervise tout ça et qui va m’envoyer une lettre m’indiquant :

Monsieur Quessy,

Par la présente, je tiens à vous souligner que vous avez dépassé la production d’amour maxim
al prévu pour un être humain standard. De ce fait, je vous prierais immédiatement de cesser d’aimer de nouvelles personnes ou d’aimer davantage celles pour lesquelles vous éprouvez déjà de l’affection sans quoi votre cœur et vos trippes ne seront plus capables de fournir à la demande, mettant ainsi votre santé en péril.

Veuillez agréer, Monsieur Quessy, mes salutations distinguées.


Ça ne se calcule visiblement pas l’amour. On est loin du « Si j’ai 4 pommes et que j’en donne 2 à mon voisin, combien m’en reste-t-il? ».

Et, vous savez quoi? Je suis certain que je n’étais pas dans le champ en ne me posant pas la question. Pourquoi?

Parce que je viens tout juste de voir ma blonde passer avec son beau bedon bien rond et déjà, je sais que ce deuxième bébé, je l’aime follement.

Et, plus que ça encore...

Je sais que je l’aime follement et que je l’aimerai encore plus une fois qu’il sera né. Je sais aussi que je serai fier de sa maman. Fier de son grand frère. Je sais qu’eux aussi, je les aimerai encore plus, jour après jour, minute après minute.

Je n’ai pas d’explication, j’en ai tout simplement la ferme conviction. J’ai bien d’autres questions à me poser dans une journée. Il n’y a rien de plus beau que d’aimer de façon exponentielle!
 

1 octobre 2012

Naître et grandir

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