Adieu, jolie perruche…

Adieu, jolie perruche…

Elle est arrivée chez nous enfermée dans une cage. Anxieuse et légèrement agressive. Jour après jour, mes enfants lui ont parlé doucement, en inventant mille et un petits sons pour l’amuser. Nous avons ouvert la porte de sa prison dorée  pour l’encourager à ouvrir ses ailes et apprivoiser sa liberté. Peu à peu, elle a délaissé sa cage pour mieux nous observer. En quelques mois, notre chère invitée est devenue un membre de la famille à part entière. Collée dans le creux de mon cou pendant que je cuisinais, perchée sur les lunettes de mon homme pendant qu’il travaillait ou sur la tête de mes enfants pendant qu’ils mangeaient. Sautillant entre nos assiettes. Imitant nos sons. Jouant avec l’un, picorant des miettes dans la bouche de l’autre.

On ne voyait plus notre vie sans elle.

La semaine dernière, mon homme est sorti dans le jardin sans se rendre compte qu’elle était perchée sur lui. Elle s’est envolée dans les arbres. On l’a suivie un moment en l’appelant désespérément. En vain. Elle a fini par disparaître dans la forêt qui borde notre quartier.

Depuis, c’est le silence dans la maison. Les enfants ont dessiné des appels à l’aide qu’on a glissés dans toutes les boîtes aux lettres du quartier. Rien.  Aucun appel. Mon fils a pleuré à chaudes larmes et moi aussi. Les yeux de ma petite dernière se sont mouillés en voyant les nôtres, mais sans plus. La perte de sa poupée aurait certainement causé plus d’éclats. Chacun sa peine. La mienne a été plus grande que celle de mes enfants parce que je sais qu’elle ne survivra pas à l’hiver à moins de trouver une autre famille d’adoption. J’ai calmé les larmes de mon fils en lui expliquant que notre perruche était heureuse la dernière fois que je l’ai vue, volant de branche en branche, observant le vent dans les feuilles ou frottant son bec contre l’écorce des arbres. Elle était vraiment libre. C’était ça le plus important. Cette nouvelle l’a apaisé.

Je ne suis pas certaine d’accueillir un autre animal chez moi. Leur disparition me brise le coeur chaque fois.

 

25 juillet 2013

Naître et grandir

Partager