J’ai une amie maman de 34 ans qui, lors d’un souper entre amis, m’a fait part d’un questionnement qu’elle a à propos de sa famille. Elle se questionnait sur sa place dans sa propre famille parce qu’elle avait l’impression que ses enfants avaient des tempéraments qui ressemblaient beaucoup plus à celui de son conjoint qu’au sien. Elle disait même se sentir gênée par certains de leurs comportements qu’elle jugeait « trop extravertis ». Sa situation m’a fait réfléchir sur le rôle du modèle parental. Cette question est très importante et elle revient souvent lors de rencontres avec des patients dans mon travail.
Le couple est habituellement la rencontre de 2 personnes aux expériences différentes. Ces 2 individus ont grandi dans des environnements différents et même souvent dans des cultures différentes. Or, nos enfants, notre famille seront nécessairement le fruit de ces différences.
Si on remarque une caractéristique de notre enfant qui est plus dans la nature de notre conjoint, c’est important de ne pas s’en formaliser. Plutôt que de s’accrocher à cette différence, tentez plutôt de trouver une similarité. Posez-vous la question : quels aspects de ma personnalité sont présents chez mon enfant?
Le développement des enfants se fait selon 3 principaux processus d’apprentissages.
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Par essais et erreurs : l’enfant tente lui même de faire certaines choses et apprend au fil de ses succès et de ses échecs.
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Par observation : l’enfant observe ses parents et tente de reproduire certains comportements.
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Par explication : l’enfant se fait dicter un apprentissage ou une façon de faire.
Ces processus impliquent que certains apprentissages seront faits en observant les comportements du père, et d’autres en observant les comportements de la mère. Si les 2 parents passent autant de temps avec les enfants, on retrouvera probablement une certaine division des caractéristiques des 2 parents. Pour le côté plus extraverti qui ressemble à papa, un petit garçon développera peut-être la patience ou la minutie de sa mère.
Bien sûr, cette observation n’est pas mathématique, mais plutôt générale. On doit également considérer d’autres facteurs importants : le sexe de l’enfant et du parent, le style d’attachement entre l’enfant et le parent, etc.
Reste un autre facteur important de cette équation, un parent peut également continuer d’évoluer! Contrairement à la croyance populaire, les adultes peuvent également changer. Ce n’est pas parce qu’on est parent qu’on ne peut pas modifier des éléments de notre personnalité qui nous permettraient de nous rapprocher de notre famille. Être plus extraverti peut être une expérience intéressante, enrichissante…
On parle souvent de changer pour éliminer certaines difficultés (gestion de l’anxiété, de la colère, etc.), mais on peut également changer des traits plus neutres de notre personnalité. Avec les années qui passent, notre environnement change et nous changeons avec celui-ci. La plupart d’entre nous ont dû faire certains changements lorsqu’ils ont eu des enfants. L’adaptation au nouvel environnement devient importante : améliorer l’organisation de son quotidien, s’habituer à fonctionner avec moins d’heures de sommeil, ou apprendre à demander de l’aide lorsqu’on en a besoin en sont quelques exemples.
De même, lorsque la famille vieillit, d’autres habiletés se développent. Ainsi, l’être humain change constamment pour s’adapter à son environnement. Et c’est d’ailleurs à travers cette adaptation que l’individu arrive à retrouver un équilibre et une qualité de vie.
Mon conseil de psy est le suivant : la prochaine fois que vous remarquez une différence importante entre votre personnalité et celle des autres membres de la famille, vous aurez un choix à faire : soit vous vous donnez le droit de changer pour vous rapprocher de votre famille ou vous acceptez la différence en gardant en tête que vous avez aussi des points en commun avec eux. Dites-vous également que votre conjoint a lui aussi des aspects de sa personnalité différents du reste de la famille. Dans un cas comme dans l’autre, l’important c’est d’être bien avec les nôtres, qu’ils soient pareils ou pas pareils!
27 août 2013