5 bons moments pour prendre le temps de parler avec son enfant

5 bons moments pour prendre le temps de parler avec son enfant
Par Marie-Ève Bergeron-Gaudin, Orthophoniste
Prendre le temps… Pas toujours évident! Marie-Ève Bergeron-Gaudin, orthophoniste, propose 5 moments où prendre quelques minutes est gagnant.

Quand vient le temps des résolutions, une phrase ressort souvent : « Il faut prendre le temps! ». Mais comment « prendre le temps » avec nos enfants dans nos vies qui vont vite?

Personnellement, je trouve plus réaliste (et moins culpabilisant!) de viser des moments d’arrêt qui aident l’interaction plutôt que de longues périodes de jeux fréquentes et ininterrompues! Voici 5 moments où prendre quelques minutes est gagnant.

1- Je ne comprends pas ce qu’il dit!

C’est tentant de répondre un « mmmh! » ou un « oui » du bout des lèvres à une phrase incompréhensible de son enfant. Mais, si le contexte s’y prête, c’est une bonne idée de s’arrêter et de dire, par exemple : « Tu me parles du chat, mais je ne comprends pas bien. » L’enfant prend ainsi conscience qu’il n’est pas toujours compris, ce qui peut le motiver à s’améliorer. Et il voit en même temps que ce qu’il dit est important.

2- Je vais lui donner ce qu’il veut, ce sera moins long!

On finit par deviner ce que son enfant désire dans certains contextes. Par exemple, on sait qu’il veut toujours un verre de lait avant de se coucher. C’est tentant de lui donner ce qu’il souhaite sans attendre afin d’accélérer la routine. Toutefois, c’est une bonne chose pour lui d’apprendre à exprimer ses besoins. En même temps, il peut aussi acquérir les formules de politesse.

3- Il a encore mal prononcé!

L’enfant qui apprend le langage pratique en même temps sa prononciation. C’est normal qu’il ait parfois de la difficulté. Rien ne sert de s’arrêter pour lui dire « Tu as mal dit le mot! », puisque ça pourrait le décourager. Par contre, c’est très utile de redire le mot correctement après lui en l’articulant clairement, et de marquer une pause pour qu’il se réessaie s’il le souhaite. Cela l’aide à comprendre comment prononcer et lui donne la possibilité de se pratiquer.

4- Il ne répond pas à ma question, je vais y répondre pour l’aider!

Les enfants ont besoin de plus temps que les adultes pour répondre aux questions, surtout les plus difficiles (ex. : comment? pourquoi?). Parfois, quand la réponse tarde, on pense qu’elle ne viendra jamais! Dans ce contexte, c’est quand même pertinent d’attendre encore un peu. Si l’enfant ne finit pas par répondre, plutôt que de lui donner la réponse, on peut lui offrir des choix (ex. : « Tu as dîné dans la garderie ou à l’extérieur? »).

5- Il a fait une crise, je vais le laisser un peu tranquille!

Parfois, une fois qu’une crise est passée, on espère surtout qu’elle ne reviendra pas! Ça vaut tout de même la peine, quand le calme revient, de mettre des mots sur l’émotion que l’enfant a ressentie et de proposer des explications à cette émotion, si on l’a comprise (ex. : « Tu as été très fâché parce que tu voulais rester au parc! »). En plus d’aider l’enfant à mieux comprendre le langage et à acquérir du vocabulaire lié aux émotions, cela l’amène à développer son autocontrôle.

Bien sûr, parfois on peut prendre le temps et parfois, c’est juste impossible. L’important est d’accompagner l’enfant dès qu’on peut, à coup de quelques minutes.

Dans tous les cas, en 2019, je nous souhaite de prendre le temps avec nos enfants et aussi de prendre du temps pour nous… de manière à conserver réceptivité et patience!

 

22 janvier 2019

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/AntonioGuillem

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