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Être en contact avec la nature et la découvrir près de chez soi, c’est possible même pour les enfants qui habitent en ville. Voici comment.
2 août 2022 | Se rapprocher de la nature même lorsqu’on habite en ville est non seulement possible, mais c’est un jeu d’enfant! Voici comment faire découvrir la nature aux tout-petits, les guider dans leur exploration quotidienne et des idées d’activités.
Les enfants sont facilement attirés par la nature, et il n’est pas nécessaire d’aller loin pour l’observer. « La nature, on en trouve partout. Même entre les craques du trottoir! », affirme avec enthousiasme Lucie Sauvé, professeure émérite à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM. « Un mètre carré d’herbe est un lieu de découverte fascinant! », poursuit la spécialiste qui a aussi fondé le Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté.
Observer un pissenlit, une fourmi, un trèfle… « L’enfant s’émerveille facilement. Ça ne prend pas grand-chose. Mais ça prend un accompagnement parental qui valorise ça », explique la professeure du programme de spécialisation en écoéducation par la nature à Rivière-du-Loup, Joanie St-Pierre.
Par exemple, si un tout-petit cueille une fleur, le parent peut lui dire : « Regarde comme c’est doux. Ça chatouille un peu. Regarde, c’est jaune. Je peux enlever les pétales. On va les aligner. Et regarde ce que ça sent! », donne comme exemple Lucie Sauvé, qui ajoute qu’il faut que les parents aient la même curiosité que les enfants et redécouvrent le plaisir de jouer.
Pas besoin de tout savoir
« Parfois, les parents se sentent obligés de savoir, de connaître des choses pour les enseigner à leur enfant alors que ce n’est pas ça la dynamique. C’est plutôt : on va l’apprendre ensemble, découvrir ensemble », explique Lucie Sauvé.
Les parents ne sont pas là pour donner des informations à leur enfant. Ils doivent plutôt lui permettre de se poser des questions. « Tiens, on voit des traces. Tu penses que ce sont des traces de quoi? “Un jaguar des neiges!” Ah oui? Un jaguar des neiges, c’est gros ou petit? Penses-tu que ses pattes sont plus grosses que tes pieds? », donne en exemple Joanie St-Pierre, qui a aussi fondé Ti-Mousse dans Brousse, un organisme à but non lucratif qui vise entre autres à cultiver l’émerveillement à la nature des familles.
C’est le processus de réflexion qui est intéressant, et non la réponse. D’ailleurs, donner une réponse trop rapidement risque au contraire de détourner l’intérêt de l’enfant.
Des idées pour jouer avec la nature
- Ressentir la nature
Laissez votre enfant marcher pieds nus sur différentes textures, sortez le soir avec lui pour écouter les bruits de la nature (ex. : vent dans les feuilles, sons des insectes) ou pour observer les étoiles.
- Chasse au trésor en nature
Faites une liste d’éléments naturels à trouver (ex. : feuille, brindille, plume, cocotte) et déterminez un lieu de chasse (ex. : le parc). Pour les plus petits, utilisez une boîte à oeufs dans laquelle vous aurez auparavant collé les images des trésors à trouver.
- Sac sensoriel nature
Placez dans un sac différents éléments naturels (ex. : cailloux, cocottes, feuilles). Demandez ensuite à votre tout-petit de fermer les yeux, de prendre un objet dans le sac et de deviner ce que c’est seulement en le touchant. Invitez aussi votre enfant à décrire ce qu’il sent (ex. : piquant, rugueux, lisse, dur, souple). Augmenter la difficulté de l’exercice en ajoutant d’autres éléments (ex. : écorce, bourgeon, gland).
- Bulle nature
Choisissez un petit coin de nature près de chez vous (ex. : au pied d’un arbre de votre quartier). Installez-vous confortablement avec votre enfant à cet endroit pendant 10 à 15 minutes. Invitez votre enfant à porter attention à ce qu’il peut voir, entendre et sentir, et discutez-en. Les plus grands peuvent dessiner ou écrire ce qu’ils voient dans un carnet nature.
- Le jeu libre
Laissez vos enfants se salir et jouer librement (sans conseil, ni supervision): les laisser ramasser des petits trésors (herbes, cailloux, bâtons), sauter dans les flaques, grimper dans un arbre, etc.
Pour aller plus loin
Le Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE) offre, gratuitement ou à prix réduit, des activités d’interprétation de la nature et d’éducation à l’environnement dans différentes régions du Québec.
Faire entrer la nature chez soi
Il est aussi possible d’attirer la nature sauvage sur son balcon en y installant par exemple des mangeoires, des nichoirs à oiseaux ou des hôtels à insectes. « La nature en ville, c’est aussi ce que tu es capable de faire pousser sur ta galerie, sur ton balcon, dans ta cour, dans un lieu communautaire », précise Joanie St-Pierre.
Arroser et dépoussiérer les plantes d’intérieur est aussi une façon d’être en contact avec la nature. Joanie St-Pierre ajoute qu’il est possible de faire entrer plus de nature à l’intérieur : « Dans les milieux où je pratique l’éducation par la nature, il y a des bacs de rondins, de cocottes, de morceaux de bois, d’écorces. Ces objets peuvent devenir un bateau pirate, une princesse, etc. Je trouve qu’en ville c’est quelque chose qui est facile à exploiter pour que les enfants s’habituent à l’intérieur à jouer avec des éléments de la nature. Et lorsqu’ils vont en forêt, ce sont des éléments qu’ils reconnaissent. »
Enfin, lire des histoires dont les héros sont des animaux permet aussi de renforcer l’attachement de votre enfant à la nature. Vous pouvez même les lire à l’extérieur sur votre balcon!
Laura Martinez – Naître et grandir
Photos : Laura Martinez