COVID-19 - Moins d'enfants vaccinés que prévu: pourquoi des parents hésitent?

COVID-19 - Moins d'enfants vaccinés que prévu: pourquoi des parents hésitent?
COVID-19 - Moins d'enfants vaccinés que prévu: pourquoi des parents hésitent?

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La vaccination contre la COVID-19 chez les enfants de 5 à 11 ans a atteint un plateau dans les dernières semaines. Pourquoi?

17 janvier 2022 | La vaccination contre la COVID-19 chez les enfants de 5 à 11 ans a atteint un plateau dans les dernières semaines. Comment expliquer la réticence de certains parents à faire vacciner leur enfant? De nouvelles données de l’INSPQ apportent quelques réponses.

Selon l’Institut national de santé publique (INSPQ), 58,4 % des enfants de 5 à 11 ans avaient reçu au moins une dose du vaccin contre la COVID-19 le 16 janvier. Cette proportion est plus basse que ce qui est observé pour d’autres vaccins remarque Ève Dubé, anthropologue médicale à l’INSPQ. « Si on veut comparer avec d’autres vaccins pour les enfants de cet âge, on peut regarder ceux donnés en 4e année du primaire contre le VPH et les hépatites A et B. Le taux de vaccination est alors de 85 % à 90 %. C’est donc beaucoup plus élevé que la proportion d’enfants vaccinés contre la COVID-19 actuellement. »

Selon la chercheuse, cette situation pourrait s’expliquer par la façon dont les parents perçoivent les risques de la COVID-19. « D’après nos sondages, le fait que la COVID-19 ne soit généralement pas grave chez les plus jeunes est la principale raison pour ne pas avoir l’intention de faire vacciner son enfant », mentionne-t-elle. En effet, les données publiées par l’INSPQ le 11 janvier dernier révèlent que 38 % des parents qui ne souhaitent pas faire vacciner leur enfant n’en voient pas l’utilité, car ils jugent que les risques de la COVID-19 sont faibles.

La seconde raison mentionnée par les parents d’enfants de 5 à 11 ans est la crainte des effets secondaires possibles du vaccin. Cette peur est plus présente chez ce groupe de parents que chez les parents des 12 à 17 ans (16 % comparé à 7 %). Les parents de jeunes enfants pourraient ainsi les considérer comme plus fragiles. « Ils seront moins inquiets pour un adolescent qui a presque la constitution d’un adulte que pour un jeune enfant de 5 ans, confirme Ève Dubé. D’ailleurs, c’est une raison qui est souvent invoquée par les parents hésitants lorsqu’il est question de la vaccination des jeunes bébés. »

Légère hausse dans les intentions de vaccination

Selon les données de l’INSPQ, la proportion de parents qui sont totalement ou plutôt d’accord avec l’idée de faire vacciner leur enfant contre la COVID-19 est passée de 63 % en octobre à 74 % en janvier. « On voit une légère hausse de l’intention favorable, confirme Ève Dubé. Généralement, lorsqu’un nouveau vaccin arrive, l’intention est faible au début puis, avec le temps, elle augmente et devient de plus en plus favorable. Ce n’est toutefois pas ce que nous avons observé avec le vaccin contre la COVID-19. Il y a eu beaucoup de fluctuation. Par exemple, il y a eu une diminution un peu surprenante au cours de l’automne. »

Cependant, plusieurs facteurs peuvent expliquer le regain de popularité du vaccin dans les dernières semaines. « La situation épidémiologique actuelle avec l’arrivée du variant omicron peut avoir eu un impact sur la décision des parents de faire vacciner leur enfant », remarque Ève Dubé.

De plus, le fait que le nombre d’enfants vaccinés augmente peut aussi aider les parents à prendre une décision. « Plus il y a de gens autour de nous qui font vacciner leur enfant, plus c’est rassurant, affirme la chercheuse. Au début de l’annonce du programme, nous disposions seulement des données d’essais cliniques réalisés auprès de quelques milliers d’enfants. Les États-Unis sont ensuite allés de l’avant avec leur programme et le nombre d’enfants vaccinés a augmenté rapidement. »

Rendre la vaccination plus accessible

Dans un article publié dans Le Devoir, on apprend que la proportion d’enfants vaccinés varie énormément d’une école à l’autre sur l’île de Montréal. Selon Ève Dubé, certains groupes peuvent être plus méfiants envers la vaccination ou le gouvernement. La proportion d’enfants vaccinés est d’ailleurs souvent un reflet de la vaccination chez les adultes du milieu. « Si une personne n’est pas vaccinée elle-même, la probabilité qu’elle fasse vacciner son enfant est très faible », remarque la chercheuse.

De plus, certaines communautés culturelles ne sont pas rejointes par les outils développés par le gouvernement. « Si ces outils ne sont pas disponibles dans la langue dans laquelle ils sont le plus à l’aise, ils risquent de manquer certaines informations », déplore-t-elle.

La première chose à faire selon Ève Dubé, c’est donc de diminuer les barrières d’accès aux services de vaccination. « Par exemple, il faut s’assurer de rejoindre les familles dans leur milieu, surtout dans les écoles. Pour des parents dans une situation de précarité, prendre un rendez-vous ou se déplacer au centre de vaccination, ça peut être compliqué. »

Pour augmenter les taux de vaccination, il faut miser autant sur un accès facile aux vaccins qu’à la promotion et au partage d’information. « Il faut aussi s’assurer de bien comprendre les préoccupations des parents et d’y répondre », conclut Ève Dubé.

Sources : INSPQ, INSPQ et Le Devoir

 

Kathleen Couillard – Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/bogdankosanovic

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