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Quelles seront les répercussions de la pandémie sur la santé mentale des futurs parents?
9 novembre 2020 | La crise de la COVID-19 a bouleversé le suivi de grossesse et le déroulement de l’accouchement un peu partout dans la province. Une étude réalisée à Québec et dans Chaudière-Appalaches permet d’en savoir un peu plus sur les effets de cette situation sur la santé mentale des futurs parents.
La COVID-19 n’aurait pas eu d’impact sur l’état de santé mentale des couples qui attendaient un enfant lors de la première vague de la COVID-19, selon une étude menée par Geneviève Roch, professeure à la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval. Les effets de la pandémie sur les nouveaux parents pourraient donc avoir été moins importants qu’on aurait pu le craindre.
Elle a présenté ces résultats préliminaires lors d’un congrès qui s’est tenu virtuellement les 29 et 30 octobre dernier. Les données ont été recueillies par son équipe auprès de 859 futures mères et 346 futurs pères.
La chercheuse a pu arriver à cette conclusion grâce à un projet de recherche qui était déjà en cours avant le début de la pandémie. C’est ce qui lui a permis d’évaluer les répercussions de la première vague sur l’évolution des niveaux de détresse, d’anxiété et de dépression de futurs parents, selon qu’ils aient été exposés ou non à la crise.
Bien qu’il s’agisse de résultats préliminaires, Geneviève Roch croit que son étude permettra de mieux comprendre les effets de la première vague sur les futurs parents. Elle espère notamment identifier les facteurs de protection qui auraient pu venir en aide aux parents de Québec et de Chaudière-Appalaches et ainsi mettre au point des interventions pour atténuer les conséquences de la crise.
Des répercussions limitées
Cela ne veut toutefois pas dire que les parents n’ont pas vécu des difficultés lors de la crise de la COVID-19. L’équipe de recherche a recueilli le témoignage de 66 mères et de 12 pères concernant leur vécu pendant la pandémie.
Parmi les difficultés nommées, on retrouve le manque de soutien par les proches. Par exemple, un parent disait que le fait d’envisager de ne pas avoir de l’aide des grands-parents après la naissance de leur enfant était difficile. Les chercheurs notent d’ailleurs que la présence de la famille et des amis dans les moments entourant la naissance était un besoin d’importance pour les parents interrogés.
Par ailleurs, les modifications des services offerts par le réseau de la santé ont également été mentionnées comme une préoccupation importante pour les nouveaux parents. Une mère soulignait ainsi qu’elle avait trouvé difficile de devoir se déplacer dans un CLSC 3 jours après son accouchement pour recevoir des soins qui sont normalement faits à domicile.
Enfin, certains parents ont mentionné qu’ils ont dû s’ajuster émotionnellement à la pandémie. Le confinement à la maison a été particulièrement difficile pour certains. Un parent disait aussi avoir l’impression qu’on lui volait l’enfance de son bébé en l’empêchant de rencontrer le reste de la famille.
Il faut toutefois mentionner que certains parents ont trouvé des points positifs à la situation. Par exemple, l’isolement à la maison leur aurait permis d’apprendre à connaître leur bébé et de s’adapter à leur nouvelle réalité de parent.
Source : Congrès provincial de la recherche mère-enfant
Kathleen Couillard – Naître et grandir
Photo : GettyImages/FatCamera