Retour à l’école: comment rassurer son enfant

Retour à l’école: comment rassurer son enfant
Retour à l’école: comment rassurer son enfant

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Si certains enfants sont heureux de retourner à l’école après plusieurs semaines de confinement, d’autres en ont le ventre noué. Comment les rassurer?

5 mai 2020 | Maux de ventre, maux de coeur, perte d’appétit, insomnies… Le retour à l’école peut causer du stress et de l’anxiété chez certains enfants. Comment traverser cette période et comment aider son enfant à gérer ses inquiétudes?

« Ça fait sept semaines que nous sommes deux à travailler à temps partiel avec trois enfants à qui on tente de faire l’école à la maison, dit Nancy Larrivée, technicienne en comptabilité. Nous n’avons pas le choix de les envoyer à l’école : nous devons retourner gagner notre vie. » Ce sera aussi le cas de nombreux autres parents qui se demandent du même souffle comment rassurer leur enfant.

Tout d’abord, il faut se demander, comme parents, comment nous gérons nous-mêmes la nouvelle et reconnaître nos émotions, croit Geneviève Bérubé, orthopédagogue. « Je crois qu’en étant en mesure de reconnaître comment on se sent et quelles sont nos propres émotions, on pourra mieux aider notre enfant à faire face à son stress ou son inquiétude. » Elle insiste sur le pouvoir de l’empathie et de la bienveillance envers soi-même et envers son enfant.

Être à l’écoute

Écouter attentivement notre enfant pour comprendre ce qui l’inquiète est essentiel, croit Cécile Rousseau, pédopsychiatre. « Qu’est-ce qui lui fait peur? S’il ne sait l’exprimer avec des mots, on doit tenter de décoder les messages envoyés par notre enfant. Est-ce qu’il a entendu certaines de nos discussions et il en tire des conclusions? Qu’est-ce qu’il a compris? »

Si la conversation s’y prête et selon l’âge des enfants, Cécile Rousseau croit qu’il peut être utile de mettre cartes sur table en soulignant que « le virus ne tue pas les enfants » et que les risques pour nous, parents, sont « minimes ». Ce sont les grands-parents qu’il faut protéger et s’ils suivent les consignes (ex. : rester confinés), ils sont en sécurité. Bref, Cécile Rousseau souligne l’importance de s’en remettre aux faits.

Avoir de bonnes habitudes de vie

La pédopsychiatre précise aussi que combler les besoins de base (bien dormir, bien manger, faire de l’exercice et aller dehors) est essentiel pour contenir ou limiter les émotions négatives. « On sait qu’une bonne hygiène de vie a une incidence sur l’anxiété, dit-elle. Conserver une certaine routine peut aider. »

Pour apaiser l’enfant anxieux, Geneviève Bérubé propose des techniques de relaxation éprouvées comme la méditation ou le yoga. « Un parent peut se tourner vers ces solutions si cela l’intéresse et si l’enfant est lui aussi intéressé, dit-elle. Sinon, offrir une présence réconfortante, où l’enfant se sent en sécurité avec un parent à l’écoute, peut beaucoup aider l’enfant. »

Autre truc infaillible : faire plaisir à l’enfant. « Par exemple, on essaie de passer du temps de qualité ensemble, sans penser à notre liste de choses à faire et sans téléphone dans les mains, propose-t-elle. On peut suggérer un jeu, une séance de câlins… »

Lui faire sentir qu’il a du contrôle

La psychoéducatrice Stéphanie Deslauriers suggère aussi de dire aux enfants que, même si certaines choses sont hors de leur contrôle, il y en a d’autres qu’ils peuvent contrôler. « On peut expliquer cela à notre enfant, selon son âge, sa maturité et sa disponibilité bien sûr. Le fameux slogan “ça va bien aller” relève plus de la pensée magique, selon moi; je préfère dire “on va s’adapter”! »

Ancrés dans le moment présent, les enfants peuvent être étonnamment résilients et ouverts aux changements, souligne Cécile Rousseau, pédopsychiatre. Elle suggère aux parents de se montrer solidaires et compréhensifs : « On peut dire à son enfant : “Tu as peur? Moi aussi. Tout le monde a peur. Nos peurs veulent être le chef, mais c’est nous qui sommes les plus puissants et c’est notre tête qui décide.” » L’idée derrière cette technique est de ramener l’enfant à son propre pouvoir pour qu’il gagne en confiance.

Finalement, les parents peuvent énumérer les mesures prises par l’école (ex. : lavage des mains fréquent et réduction du nombre d’élèves par classe) et parler du déroulement prévu dans les locaux afin de préparer les enfants à cette « nouvelle » école.

 

Ressources
  • Petit Covid devenu gigantesque : livre pour aider à prévenir l’anxiété des enfants face à la pandémie (à télécharger gratuitement). Une collaboration de Nathalie Parent, psychologue, et de Fabrice Bélanger, auteur et illustrateur.
  • Petit Loup retourne à l’école (malgré le vilain virus) : un livre écrit par la psychoéducatrice Solène Bourque pour aider les enfants à parler des émotions qu’ils vivent avec le retour en classe en période de déconfinement. Illustrations, Nadia Berghella, Éditions Midi trente.

 

Maude Goyer – Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/fizkes

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