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Des parents et grands-parents décident de vivre sous un même toit pour partager leur quotidien. Deux familles racontent leur expérience.
17 mai 2018 | C’est une grande richesse pour un enfant de pouvoir passer du temps avec ses grands-parents. Alors, quoi de mieux que de vivre sous le même toit qu’eux? En réaménageant une maison ou en achetant un immeuble, des parents et grands-parents décident de se regrouper pour partager leur quotidien tout en préservant une certaine intimité.
Gérard Chauveau a acheté son triplex en 1998 à Montréal, mais il n’avait jamais imaginé voir ses enfants y vivre à l’âge adulte. « Moi, je n’aurais jamais voulu habiter près de mes parents », rigole Gérard qui se surprend à surveiller les bruits de pas d’Éléonore, sa petite-fille de 3 ans, dans l’escalier.
« Tous les matins, je lui fais des "bye-bye" par la fenêtre quand elle part à la garderie avec ma fille. J’ai dû la manquer une seule fois », raconte-t-il fièrement. Jade, la fille de Gérard, habite l’un des appartements au-dessus de chez son père avec sa fille, Éléonore.
Briser la solitude et créer des liens forts
Catherine Ladouceur vit à Chambly avec son conjoint Yannick Lazure et leurs jumeaux de deux ans et demi, Arnaud et Zack. Le couple a acheté la maison des grands-parents de Catherine. Un condo a été construit au-dessus de celle-ci pour que ces derniers puissent rester sur leur terrain avec un logement plus petit et de la famille à proximité pour veiller sur eux.
« Souvent, le soir, on monte voir mes grands-parents de 15 à 20 minutes. Nous, on est contents et, eux, ça leur fait un peu de vie dans leur journée. On ne pourrait pas les voir tous les jours comme ça s’ils habitaient ailleurs », explique Catherine. « Il y a aussi l’entraide; parfois, ma grand-mère va à l’épicerie et me propose de me rapporter quelque chose, et je fais la même chose pour elle. »
De son côté, durant l’hiver dernier, Jade a invité son père presque chaque soir à prendre l’apéritif. Et si Gérard s’occupe d’Éléonore un peu tous les jours, il lui reste toutefois encore beaucoup de temps pour faire ses propres activités. « Ce n’est pas comme la garder une journée complète la fin de semaine », constate-t-il.
Respecter la vie privée
Chez Catherine et Yannick, il n’y a qu’une seule adresse et une seule porte barrée sur l’extérieur. Ensuite, il y a deux portes vers les deux logements qui sont toujours accessibles. « On s’envoie toujours des petits messages textes avant d’aller les uns chez les autres pour être sûrs qu’on ne dérange pas », explique Catherine.
La maman de Zack et d’Arnaud est aussi consciente de l’âge de sa grand-mère : « Les jumeaux déplacent de l’air et je ne lui propose jamais de faire la routine du soir, par exemple. Souvent, je vais lui demander de descendre faire le "tampon" le temps que mon chum arrive si j’ai un rendez-vous urgent. »
Pour sa part, Gérard partage la cour avec sa fille. « C’est juste cette surface-là qui pourrait poser un problème, car si Jade reçoit des amis et qu’ils sont sur la terrasse, je vais me sentir un peu en trop. » Là aussi, l’organisation se fait par messagerie texte. « Moi, dès que je reçois un texto de Jade, je vais en haut pour en discuter de vive voix, mais ça, c’est générationnel », s’amuse Gérard.
Bien sûr, la cohabitation avec les grands-parents, les parents et les petits-enfants nécessite quelques compromis. « Peut-être qu’on va s’empêcher de faire de gros partys dans notre cour pour ne pas déranger mes grands-parents, mais en même temps, on a la maison de nos rêves, alors c’est donnant-donnant », conclut Catherine. « J’avais prévu de voyager 6 mois dans l’Ouest canadien à ma retraite, mais maintenant j’aime beaucoup trop mon quotidien, je ne tiens plus à partir », affirme pour sa part Gérard.
Claire Briffault – Naître et grandir
Photos : GettyImages/monkeybusinessimages et Jade Chauveau