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Dans les premières années de vie, l’apport de matières grasses est très important et il ne faut pas priver les nourrissons de leurs bienfaits.
18 décembre 2012 - Les produits allégés – yogourt 0 %, lait écrémé, fromage faible en gras, etc. - ne conviennent pas aux bébés. Dans les premières années de vie, l’apport en matières grasses (lipides) est très important et il ne faut pas priver les nourrissons de leurs bienfaits, soutient une récente étude française.
Les résultats de cette recherche, menée par des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, révèlent une association entre l’alimentation des premières années de vie des enfants et leur poids une fois adultes.
Les chercheurs ont constaté que la masse de gras abdominal était plus importante chez les sujets adultes ayant manqué de lipides en bas âge. Un taux plus élevé de leptine — une hormone qui diminue lorsqu’on a assez mangé — a aussi été observé chez ces sujets suggérant une plus grande résistance à cette hormone, comme on le constate chez les personnes obèses.
En pensant bien faire, de nombreux parents achètent des produits allégés. Chez les enfants de l’étude, 1 sur 3 consommait du lait de vache partiellement écrémé à 10 mois. À l’âge de 2 ans, cette proportion était de 2 sur 3.
« Il faut aller à l’inverse de la tendance actuelle, affirme toutefois la chercheuse Marie-Françoise Rolland-Cachera, co-auteure de cette étude. Augmenter l’apport en lipides chez les jeunes enfants et le diminuer progressivement selon les différentes étapes de la vie de l’enfant. »
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les lipides devraient même constituer 50 % des apports quotidiens dans l’alimentation des poupons âgés de 6 mois, pour ensuite diminuer à 35 % à l’âge de 2 ans. S’ils ne reçoivent pas cet apport, les bébés risquent même de développer un surpoids en grandissant. À titre indicatif, le lait maternel contient 55 % de lipides.
Pour les besoins de cette étude, les chercheurs ont suivi jusqu’à l’âge adulte une cohorte d’enfants nés en 1984 et 1985. Tout au long de leur étude, ils ont noté leurs apports nutritionnels à 10 mois, 2 ans et ensuite tous les 2 ans.
Lorsque les sujets ont atteint l’âge de 20 ans, les chercheurs ont pris d’autres mesures, tels le poids, la graisse sous-cutanée et le taux de leptine.
Isabelle Burgun – Agence Science-Presse