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Les enfants qui vivent dans un environnement stimulant et aimant auraient un cerveau plus développé.
8 août 2012 - Les enfants stimulés présenteraient un cerveau plus développé que les enfants placés en orphelinat, révèle une récente étude américaine. Le volume des matières grise et blanche du cerveau serait en effet plus modeste chez les enfants ne bénéficiant pas d’un environnement stimulant et aimant.
Charles Nelson, l’un des chercheurs de l’étude et professeur de pédiatrie et de neurosciences de l’École Médicale d’Harvard, croit que le développement du cerveau d’enfants grandissant dans une bonne famille – responsable et sensible à leurs besoins en plus de leur fournir une stimulation linguistique et intellectuelle – se fait très bien.
Dans les environnements pauvres en ressources et où on ne répond pas aux besoins émotionnels, physiques et cognitifs des enfants, il conseille de sensibiliser et d’éduquer les parents à l’importance de fournir à leurs enfants des stimulations propices à leur développement, particulièrement durant des 2 premières années de leur vie. « Cela ne veut pas dire qu’après 2 ans les parents doivent arrêter d’être de bons parents. Simplement, les 2 premières années sont essentielles au bon développement de l’enfant », précise le pédiatre.
Ils se sont rendu compte que les enfants placés en orphelinat avaient un volume de matière grise plus faible que les enfants n’y ayant jamais séjourné. La matière grise — ou cortex cérébral — est la fine écorce où sont traitées les informations au sein du cerveau.
Surtout, ils ont relevé que le volume de matière blanche était plus faible uniquement chez les enfants placés à l’orphelinat. La myéline, située sous le cortex cérébral et autour de la moelle épinière, constitue le siège de la transmission de l’information. Un gain dans le volume de la matière blanche a aussi été constaté chez les enfants retirés de l’orphelinat pour être ensuite placés dans de meilleures institutions.
Cet effet environnemental sur le cerveau n’avait encore été observé, dans d’autres études, qu’au sein de la matière grise. Généralement plus linéaire, l’augmentation du volume de matière blanche serait ainsi dépendante des soins reçus par l’enfant et de leur qualité, avancent les chercheurs.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont examiné, à l’aide de techniques d’imagerie médicale, les cerveaux de 74 enfants roumains, dont 29 provenaient d’orphelinats – un environnement moins stimulant et aimant qu’un foyer familial – et 25 avaient fait un séjour à l’orphelinat avant d’être placés au sein d’un service de garde de meilleure qualité.
Isabelle Burgun – Agence Science-Presse