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29 février 2012 – Le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), généralement diagnostiqué vers l’âge de 7 ans, devrait être établi avant que l’enfant commence l’école, selon une équipe de chercheurs franco-québécoise. Ils ont aussi remarqué que l’environnement familial de l’enfant peut augmenter le risque de TDAH.
« Lorsque la maman est jeune, dépressive et qu’elle fume, les risques sont en effet plus élevés », note Richard E. Tremblay, professeur au département de pédiatrie, de psychiatrie et de psychologie de l’Université de Montréal et directeur du Groupe de recherche sur l’inadaptation psychosociale chez l’enfant.
Le chercheur croit que les enfants qui sont atteints d’un trouble de déficit de l’attention sont diagnostiqués trop tardivement. « Il faut intervenir le plus rapidement possible auprès des familles plus à risque, et ce, dès les premiers mois de la grossesse, afin que ces troubles aient le moins d’impact sur la scolarité de l’enfant », pense le chercheur dont l’étude a été publiée dans un récent numéro de la revue Archives of General Psychiatry.
Et afin de prévenir, il importe d’identifier très tôt les facteurs de risque identifiés par l’équipe de chercheurs : une famille éclatée, une mère adolescente ou dépressive, un père antisocial, une exposition au tabac pendant la grossesse et un bébé prématuré ou de petit poids.
Le TDAH est un problème neurologique qui combinerait des causes génétiques et environnementales. Il touche environ 5 % des enfants. Ceux qui en sont atteints ne sont pas moins intelligents que les autres. Ils éprouvent toutefois, à des degrés divers, une difficulté à se concentrer, à se montrer attentif et calme, ce qui peut affecter, entre autres, leur rendement scolaire.
Étant donné que les symptômes d’hyperactivité et d’inattention apparaissent tôt, le chercheur recommande aux parents de consulter rapidement un spécialiste si un éducateur ou eux-mêmes ont l’impression que l’enfant est hyperactif ou plus inattentif que la majorité des autres enfants.
Pour parvenir à ces conclusions, l’équipe de chercheurs a analysé les données issues de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, Je suis, je serai menée auprès de 2057 enfants québécois, suivis de 5 mois à 8 ans.
Isabelle Burgun – Agence Science-Presse