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19 octobre 2009 – La fessée infligée durant l’enfance et la petite enfance diminuerait le quotient intellectuel, révèle une étude américaine inédite1.
Cette baisse s’expliquerait par 3 facteurs.
D’abord, la correction physique écarte d’autres méthodes de contrôle du comportement beaucoup plus pacifiques. Par exemple, l’interaction verbale avec un enfant favorise le développement du langage et accroît les connexions neuronales au cerveau.
Deuxièmement, la fessée provoque une hausse considérable du stress et de la peur associés aux agressions physiques. Ces conditions diminuent les facultés d’apprentissage.
Finalement, la fessée entraîne un appauvrissement du lien d’attachement entre un enfant puni physiquement, de façon régulière, et les parents responsables. Ces enfants sont donc beaucoup moins motivés à apprendre de leurs parents.
Pour le professeur Murray Straus, qui a conduit l’étude, ces conclusions montrent clairement les effets bénéfiques d’entretenir une discipline positive, en misant sur les explications, l’approbation et les récompenses pour un bon comportement. L’enfant comprend alors qu’il est aussi réconforté dans ses comportements positifs.
Pour son étude, le chercheur a suivi pendant 4 ans l’évolution du quotient intellectuel (QI) de 1 510 enfants américains, âgés de 2 ans à 9 ans. Il a réparti les enfants selon 2 groupes d’âge : les 2 ans à 4 ans et les 5 ans à 9 ans.
Résultats : le QI des enfants de 2 ans à 4 ans ayant reçu un châtiment corporel (fessée ou tape sur les doigts) est de 4 points inférieurs à ceux n’en ayant pas reçu. Chez les 5 ans à 9 ans, le QI des enfants n’ayant pas subi de correction physique dépasse de 2,8 points celui des autres enfants.
Et chez les tout-petits? La situation est un peu différente pour les 2 ans et moins. Selon le professeur Straus, chez eux, toutes formes de disciplines seraient carrément inefficaces. « La moitié des enfants récidivent 2 heures suivant la punition. Et tous les enfants recommencent 24 heures plus tard! Ils sont incapables de maîtriser leur comportement », explique-t-il. Pour lui, une discipline cohérente, répétée patiemment et positive reste la méthode la plus efficace.
Par ailleurs, ces résultats ont été validés à la lumière d’une seconde étude menée auprès de 17 404 étudiants collégiaux et universitaires répartis dans 32 pays. On voulait savoir si, dans les pays où la fessée est une pratique généralisée, on pouvait observer une influence sur la moyenne nationale du QI. Les chiffres obtenus mènent aux mêmes conclusions que l’étude du professeur Straus.
Heureusement, une bonne nouvelle se dégage du portrait. Il semble que le châtiment corporel soit en régression à l’échelle mondiale. En 2009, 24 pays ont voté des lois pour bannir une telle approche.
Danny Raymond – Naître et grandir.net
1. Le professeur et directeur adjoint du Family Research Laboratory à l’Université du New Hampshire, Murray Straus a présenté ses travaux au 14th International Conference on Violence, Abuse and Trauma, à San Diego. Ceux-ci ont été réalisés conjointement avec le Dr Mallie Paschall, de l’Université de Californie à Berkeley.