Le langage pour socialiser

Le langage pour socialiser
Stimuler le langage de votre enfant peut l’aider à se faire des amis, à reconnaître ses émotions et à bien vivre en groupe.


Aider votre enfant à développer son langage comporte de nombreux avantages. Non seulement cela l’aide à s’exprimer clairement, mais cela lui permet de se faire des amis, de nommer ses émotions, de gagner de la confiance et de bien vivre en groupe.

La communication, le langage et les habiletés sociales

Apprendre à communiquer et à parler fait partie du développement global de l’enfant et favorise ses relations sociales. D’abord, communiquer, avec ou sans mots, permet au tout-petit d’entrer en contact avec les gens et d’interagir avec eux. Ensuite, à mesure que son langage se développe, l’enfant acquiert davantage d’habiletés sociales qui lui permettent d’entrer en relation avec les autres, de bien s’entendre avec eux et de se faire des amis. Voici quelques exemples :

  • Autour de 6 à 8 semaines, le bébé sourit. Cela lui permet d’exprimer son bien-être quand il est avec les personnes qui l’entourent.
  • Dès 12 à 18 mois, les premiers mots que l’enfant arrive à dire lui permettent d’entrer plus facilement en relation avec les autres et de gagner ainsi de la confiance.
  • Vers 3 ans, l’enfant arrive mieux à exprimer ses émotions avec des mots. Cela l’aide à faire comprendre ce qu’il vit et à dire plus clairement ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. Il peut alors vivre moins de frustration et mieux contrôler ses comportements. Avoir des mots pour dire ce qui le dérange l’aide aussi à régler de petits conflits avec des amis, même si cela reste un défi.
  • Vers 4 ou 5 ans, avant son entrée à la maternelle, le tout-petit comprend de plus longues consignes, ce qui l’aide à vivre en groupe. Le fait qu’il soit capable de raconter des événements de sa journée et d’avoir des conversations plus longues et complexes contribue aussi à développer ses relations avec les autres.

Les difficultés de langage et les relations avec les autres

Les difficultés à s’exprimer avec des mots et à être compris peuvent nuire au comportement d’un enfant et à ses relations avec les autres de différentes manières :

  • Il peut utiliser davantage des gestes agressifs pour s’exprimer, par exemple pousser ou taper un ami quand il n’est pas content au lieu de le dire.
Les tout-petits qui ont des difficultés de langage ont souvent des comportements difficiles.
  • Il peut avoir du mal à exprimer ses goûts ou ses choix. Cela peut créer des conflits, notamment avec ses amis parce qu’il n’est pas compris lors des périodes de jeux.
  • Il peut avoir tendance à s’isoler et à jouer seul.
  • Il peut vivre de la frustration à cause de ses difficultés de langage, ce qui peut favoriser les crises de colère et amener l’enfant à avoir des comportements agressifs.

Comment aider un enfant à mieux se faire comprendre?

Pour amener votre enfant à surmonter ses frustrations et à mieux se faire comprendre, vous pouvez l’aider à développer son langage et à parler de ses émotions. Voici des stratégies qui peuvent l’aider.

  • Encouragez les efforts que fait votre enfant pour parler en cherchant à comprendre ce qu’il veut dire. Demandez-lui par exemple : « Tu veux ta poupée. C’est ça? » Si vous n’avez pas compris, vous pouvez poser des questions pour « deviner » ce qu’il veut.
  • Reformulez ses demandes pour lui donner un modèle. Par exemple, si votre enfant dit : « éor » en montrant la porte, dites-lui : « Tu veux aller jouer dehors? »
  • Utilisez des dessins qui représentent différentes émotions (ex. : tristesse, joie, colère) pour aider votre enfant à reconnaître ses émotions. Demandez-lui de vous montrer ce qu’il ressent. Prenez le temps de nommer l’émotion en disant, par exemple : « Tu es en colère. »
  • Aidez votre enfant à mettre des mots sur ce qu’il vit en lui donnant des choix de réponse. Par exemple, demandez-lui : « Tu es triste parce que ton ami ne veut pas jouer avec toi? » ou « Tu es triste parce que ton ami a fait tomber ta construction? ».
  • Nommez souvent vos propres émotions pour donner l’exemple.

Quand consulter?

Si vous êtes inquiet parce votre enfant évite de parler ou qu’il s’isole des autres et joue seul la plupart du temps, alors que les enfants de son âge jouent en groupe, c’est une bonne idée d’aller chercher de l’aide. Même chose s’il utilise souvent des gestes agressifs au lieu des mots pour s’exprimer alors qu’il a plus de 3 ans. Ce genre de situations peut être le signe qu’un tout-petit présente des difficultés de langage ou des problèmes de comportement. Vous pouvez alors demander l’aide d’un orthophoniste, d’un psychoéducateur ou d’un psychologue.

 

À retenir

  • L’apprentissage du langage favorise le développement des habiletés sociales de votre enfant.
  • Nommer ses émotions et mettre des mots sur ce qu’il aime et ce qu’il veut aident votre tout-petit à entrer en relation avec les autres et à régler de petits conflits.
  • Vous pouvez aider votre enfant à utiliser davantage les mots pour exprimer ce qu’il ressent et ce qu’il veut.

 

Naître et grandir

Révision scientifique : Marie-Ève Bergeron-Gaudin, M. Sc., orthophoniste
Recherche et rédaction :
Équipe Naître et grandir
Mise à jour : Novembre 2019

 

Photo : iStock.com/bokan76

 

Ressources et références

Pour les parents

  • BERGHELLA, Nadia. Jouons avec les émotions : cartes psychopédagogiques pour comprendre et mieux vivre les émotions. Éditions Midi trente, 2011.
  • BOUCHARD, Caroline. Le développement global de l’enfant de 0 à 6 ans en contextes éducatifs. 2e éd., Québec, Presses de l’Université du Québec, 2019, 516 p.
  • BOURQUE, Solène et Geneviève CÔTÉ. Parler pour grandir. Éditions Midi trente, 2014, 144 p.
  • CHOW, Jason C. et Joseph H. WEHBY. « Associations Between Language and Problem Behavior: A Systematic Review and Correlational Meta-analysis », Educational Psychology Review, vol. 30, n° 1, mars 2018, p. 61-82.

Pour les enfants

  • CHABOT, Claire. Les livres de la collection Zut de Flûte, Éditions Dominique et compagnie, 2010, 32 p.
  • LLENAS, Anna. La couleur des émotions. Éditions Quatre fleuves, 2017, 39 p.

 

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