Changement d'heure: réduire l'impact sur son enfant

Lorsqu’on avance l’heure au mois de mars, les habitudes de sommeil de votre enfant peuvent être modifiées. Votre tout-petit pourrait alors être plus demandant à un moment où vous êtes aussi plus fatigué.

Changement d’heure et horloge interne

Comment une petite heure peut-elle tant perturber le sommeil? C’est parce que le cerveau est doté d’une horloge interne, appelée horloge circadienne, qui se base sur l’exposition à la lumière et à la noirceur pour envoyer des signaux d’éveil et de sommeil.

Lorsqu’on avance l’heure, cette «horloge» est encore réglée sur l’ancienne heure. Alors, quand votre tout-petit va se coucher, son corps lui dit qu’il est trop tôt pour dormir. Il est donc normal qu’il ait du mal à s’endormir le soir.

En général, les enfants s’habituent à la nouvelle heure en une semaine environ, mais certains ont besoin de plus de temps. Pendant cette adaptation, votre enfant pourrait être plus agité ou irritable, pleurer plus souvent, avoir moins d’appétit ou s’opposer davantage.

De leur côté, les bébés ne sont pas vraiment dérangés par le changement d’heure avant l’âge de 2 mois, car leur cerveau ne différencie pas encore le jour et la nuit. C’est vers 2 à 4 mois qu’ils peuvent commencer à réagir, car leur horloge interne commence à se régler.

Préparer son enfant au changement d’heure

Il est possible d’aider votre tout-petit à mieux vivre le changement d’heure. La semaine précédente, essayez de le coucher chaque jour 10 minutes plus tôt que la veille (ex. : 19 h 20, 19 h 10, 19 h, etc.). Ainsi, lors du passage à l’heure avancée, votre enfant aura commencé à absorber le décalage. Cette méthode est toutefois exigeante. Car pour coucher l’enfant plus tôt, il faut tout faire plus tôt : siestes, souper, routine du dodo, etc.

Vous pourriez aussi, une fois que le changement d’heure a eu lieu, recourir à la méthode des 10 minutes, mais à rebours. C’est-à-dire que si votre enfant se couche habituellement à 19 h, vous le mettez au lit à 20 h le premier soir, à 19 h 50 le lendemain et ainsi de suite. Cette façon de faire est souvent plus facile à intégrer dans l’horaire des familles.

Conseils pour que le changement d’heure se passe mieux

• La fin de semaine du changement d’heure, faites jouer votre tout-petit dehors le plus possible pour l’exposer à la lumière du jour. Prévoyez des jeux qui lui permettront de se dépenser physiquement. Cela l’aidera à s’endormir.
• Pendant la période d’adaptation, soyez ferme quant à l’heure du coucher. Sinon, le décalage que vit votre enfant risque d’augmenter.
• Dans les trois heures avant le dodo, favorisez des activités apaisantes, comme la lecture ou les casse-têtes. Évitez les écrans.
• Gardez le même horaire de sieste une fois que le changement d’heure est passé même si votre enfant ne semble pas fatigué.
• Si ce n’est pas déjà fait, instaurez une routine du soir, car cela prépare l’enfant à dormir.
• Portez attention à votre propre humeur. Vos nuits sont aussi écourtées d’une heure et vous perdez peut-être patience plus vite. Si votre enfant est plus demandant que d’habitude, rappelez-vous que c’est temporaire.

Abolir le changement d’heure?

Depuis longtemps, les experts discutent d’abandonner l’heure avancée pour revenir à l’heure normale toute l’année. Selon la Société canadienne du sommeil, l’heure normale permet de maintenir un sommeil optimal parce qu’elle est mieux alignée avec l’horloge biologique humaine et les activités de jour.

Avec l’heure normale, il fait en effet clair plus tôt, ce qui permet de se réveiller avec la lumière du soleil. Si on abolissait l’heure avancée, nous n’aurions pas à nous lever à la noirceur pendant une partie de l’année. Et comme le soleil se coucherait plus tôt, les enfants auraient plus de facilité à aller se coucher l’été.

À retenir

• Il est normal que votre enfant soit d’humeur plus difficile après le changement d’heure.
• Vous pouvez le préparer à l’heure avancée en le couchant peu à peu plus tôt la semaine d’avant.
• Jouer dehors pendant la journée et faire des activités apaisantes le soir favorisent l’endormissement et améliore la qualité du sommeil.

Révision scientifique  : Evelyne Touchette, professeure à l’Université du Québec à Trois-Rivières et chercheuse sur le sommeil des enfants Recherche et rédaction  :Équipe Naître et grandir Février 2024

Photo  : GettyImages/dragana991