« C’est d’abord avec son parent que l’enfant souhaite entrer en relation. Il voit donc d’abord le livre comme un moyen de jouer et d’interagir avec papa ou maman », précise Catherine D’Anjou, formée en psychologie, mais également médiatrice du livre et auteure.
Pour rendre le livre plus dynamique, pas besoin d’avoir de grandes habiletés d’animateur! Il suffit de vous laisser porter par le plaisir que le livre suscite chez vous et votre enfant et de laisser aller votre imagination. En nommant les objets qui sont dans le livre, en répondant aux questions de votre tout-petit, vous instaurez ainsi un dialogue avec lui. Catherine D’Anjou donne ici quelques exemples d’activités qui éveilleront son intérêt :
- Toucher. Les tout-petits apprennent à travers leurs sens. Ainsi, toucher, mordiller et lancer un livre sont pour eux des jeux de découvertes parmi tant d’autres!
C’est en famille que la lecture produit ses meilleurs résultats. Sans l’implication des parents, les bénéfices de cette activité sont bien moins grands.
- Utiliser le livre pour jouer. Faire des jeux de coucou en vous cachant derrière le livre fera assurément rigoler votre petit, en plus de l’aider à comprendre que vous êtes toujours là, même lorsqu’il ne vous voit plus. Il existe même des livres dans lesquels un espace permet au parent de mettre sa tête (ex. : les livres de Bénédicte Guettier, comme : Dans la jungle, 2010, La fête, 2002, collection Petit Théâtre, éditions Casterman).
- Imiter les sons. Reproduire les sons d’animaux, le bruit du train, de l’eau qui coule... Cogner sur le livre comme sur une porte avant de l’ouvrir et avant de tourner chacune des pages, par exemple, permettra de maintenir ou de ramener l’attention de votre enfant.
- Jouer à « cherche et trouve ». Jouer aux devinettes ou chercher des objets au fil des pages du livre (ex. : « Où est la vache? », « Montre-moi la voiture bleue! »). Ce type de jeu est parfait pour stimuler et maintenir l’attention des petits dans les moments d’attente (clinique, restaurant, pendant le boire du bébé plus jeune, etc.).
- Regarder. Lui montrer les images en faisant des liens avec ce qu’il connaît (ex. : « C’est un chat, comme Grisou le chat du voisin », « Regarde, c’est blanc, comme la neige! »).
- Intégrer l’enfant à l’histoire. Lui demander de nourrir les animaux du livre avec ses doigts, de « brosser les cheveux » des personnages. Vous pouvez aussi arrêter la lecture et lui demander de raconter la suite, il aura l’impression d’avoir une certain influence sur l’histoire.
- Raconter sans lire. Inventer votre propre histoire à partir de quelques images du livre ou encore la raconter dans vos mots. Cela stimulera à coup sûr la curiosité des plus petits et invitera les enfants plus grands à participer.
Ne vous inquiétez pas si votre enfant se met à tourner les pages rapidement, s’il bouge sans cesse ou s’il vous arrache parfois le livre des mains. Cela ne veut pas dire que le livre ne l’intéresse pas, c’est simplement qu’il a beaucoup d’énergie et qu’il est difficile pour lui de rester sans bouger! L’essentiel est de vous adapter à ce qui semble le plus éveiller son intérêt (ex. : les formes, les couleurs, les objets représentés dans le livre, la forme du livre, ses textures…).
Le livre favorise les interactions parents-enfant
Tournez les pages lentement afin de laisser le temps à votre enfant d’observer les détails des illustrations.
« Les enfants ont cette tendance naturelle à s’asseoir sur les genoux et à se coller quand on regarde un livre avec eux. Ces moments de proximité favorisent le développement de la relation affective entre le parent et son enfant », explique Catherine D’Anjou. Lorsque vous explorez un livre avec votre tout-petit, il se sent unique, privilégié et valorisé puisque votre attention est centrée uniquement sur lui et sur ce que vous partagez grâce au livre.
« Même le très jeune bébé qui ne comprend pas toute l’histoire ressent du bien-être durant la lecture puisque ses parents sont dans un état d’esprit calme, oubliant un peu le quotidien pour passer un bon moment avec leur enfant », précise Catherine D’Anjou.