Triple accouchement

Triple accouchement
En rangeant un placard, j’ai retrouvé une boîte dans laquelle je garde quelques affaires de bébé. De petits souvenirs dont je suis incapable de me séparer et dont certains remontent même à mon accouchement. Comme un petit bonnet que l’infirmière avait mis sur la tête de ma fille à sa naissance. J’ai souri en le voyant, provoquant ainsi le rembobinage immédiat de ma mémoire.

Premier bébé...

J’ai lu 32 livres sur la maternité, écouté mille et une histoires d’accouchement plus traumatisantes les unes que les autres et préparé la chambre de mon bébé 3 mois d’avance. Quand je suis arrivée à l’hôpital, j’ai tout de suite passé ma commande auprès de l’infirmière : « Je vous préviens, je ne veux ni épidurale, ni épisiotomie. » Elle m’a souri gentiment sans rien dire. Neuf heures plus tard, l’anesthésiste me plantait (à ma demande) une aiguille dans le dos pour soulager d’insupportables contractions et 2 heures plus tard, le médecin résident recousait mon épisiotomie sous l’oeil avisé de son supérieur. Je m’en fichais, le plus important était blotti dans mes bras et me fixait du regard.

Deuxième bébé...

J’ai feuilleté 3 livres sur la maternité à la bibliothèque et je n’ai écouté aucune histoire d’accouchement. La chambre de mon bébé était prête 8 jours avant la date prévue. Quand je suis arrivée à l’hôpital, j’ai tout de suite passé ma commande auprès de l’infirmière : « Je veux une épidurale! » Elle m’a envoyée dans le jacuzzi pour relaxer. Un vrai bonheur. Après 20 minutes, je suis retournée tranquillement dans ma chambre, enrobée d’une robe de chambre chaude et chaussée de pantoufles douillettes, pour finalement retourner dans le jacuzzi vu l’effet positif de l’eau chaude sur ma dilatation et mon moral. Dix minutes plus tard, je sortais précipitamment du jacuzzi, prise par de violentes contractions et filais jusqu’à ma chambre pieds nus, cheveux mouillés collés dans le front, robe de chambre au vent pour m’écraser, comme une grosse baleine, dans mon lit. Mon médecin a dit : « Pousse! » J’ai répondu : « Épidurale? » Elle a dit : « Trop tard! » Onze minutes plus tard, mon bébé poussait son premier cri… sans épidurale, ni épisiotomie, ni soluté, ni rien du tout. Accouchement 100 % naturel!

Troisième bébé...

J’ai feuilleté des tas de livres pour enfants qui parlaient de jolies couleurs, de pirates au grand cœur, de princesses courageuses ou de petits enfants qui allaient bientôt accueillir un nouveau bébé, mais aucun livre pour les grands qui parlaient de maternité. La chambre de mon bébé était prête 2 semaines après mon accouchement. Quand je suis arrivée à l’hôpital, j’ai dit bonjour à l’infirmière et lui ai demandé comment elle allait. J’ai filé sur mon lit et continué de discuter avec mon homme d’un truc qui s’était passé la veille avec notre fils et qu’il avait oublié de me raconter. Trois heures plus tard, on me faisait une épidurale. Quatre heures plus tard, j’avais 2 seringues dans la peau, 2 tubes dans le nez, un moniteur sur le ventre et 6 personnes qui me surveillaient, dont un médecin aux sourcils froncés. Quatre heures et 5 minutes plus tard, 2 infirmières poussaient mon lit en courant dans les couloirs de l’hôpital en criant un numéro de code d’urgence à un autre infirmier. Quatre heures et 11 minutes plus tard, on sortait mon bébé par césarienne et pour la troisième et dernière fois de ma vie, j’accueillais mon bébé en pleurant de joie.

La vie est surprenante, imprévisible et merveilleuse… comme les enfants.

 

23 novembre 2011

Naître et grandir

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