Tellement d’apprentissages en un an!

Tellement d’apprentissages en un an!
Par Marie-Ève Bergeron-Gaudin, Orthophoniste

Mon Renaud aura bientôt 1 an. Déjà! Comme plusieurs d’entre vous, je trouve que le temps passe trop vite. Je me souviens comme si c’était hier de la petite boulette que je tenais contre moi en peau à peau. Il en a en acquis des habiletés depuis sa naissance mon beau bébé d’amour! Il a entre autres appris à communiquer comme un pro. Et même s’il ne parle pas encore, je le comprends. C’est tellement incroyable! Comme l’a spontanément affirmé ma nièce de 11 ans en observant son cousin : « C’est drôle, c’est presque comme s’il parlait vraiment! »

Renaud utilise des semblants de mots, des protomots dans le jargon des spécialistes. C’est-à-dire des séquences de sons différentes des vrais mots pour exprimer une idée. Ainsi, il dit «nana» pour manger… En fait, ce n’est pas si évident, mais ça semble assez constant. Il dira peut-être son premier vrai mot, plus proche de la forme attendue, dans 2 semaines; peut-être dans 2 mois. Peu importe, je constate qu’il a acquis certaines habiletés qui le mèneront au langage :

  • Il établit et maintient le contact visuel. Il le recherche aussi, quand il veut attirer l’attention. Cette capacité est essentielle à l’interaction : elle permet de se « connecter » à l’autre.
  • Il respecte la règle « chacun son tour » dans de petits jeux, comme le ballon, ou dans des échanges de sons. Par exemple, lorsque je fais un bruit de pet avec ma bouche, il rit, imite et attend. J’imite et j’attends à mon tour, et il continue. Cette capacité est utile lorsque l’on échange avec quelqu’un : cela permet un minimum de cohérence!
  • Il s’intéresse aux sons et il maintient son attention sur ceux-ci. Par exemple, il m’écoute attentivement en souriant lorsque je produis des bruits d’animaux ou lorsque je chante une chanson. C’est important d’écouter les mots et de s’y intéresser pour apprendre à parler.
  • Il fait des gestes pour communiquer. Par exemple il tend les bras pour se faire prendre ou il tend la main vers l’aliment qu’il veut. Ainsi, il commence à comprendre qu’un geste peut avoir une signification et que cela est utile pour faire une demande. Cet acquis l’aidera à mieux comprendre que les mots, comme les gestes, ont un sens précis et qu’ils sont bien pratiques.
  • Il comprend un certain nombre de mots. Par exemple, il applaudit lorsque je dis « bravo », secoue la main lorsque je dis « bye bye », secoue la tête lorsque je dis « non » ou cache ses yeux lorsque je dis « cache-cache ». Comprendre des mots lui permettra d’en dire; il doit comprendre, pour commencer.
  • Il fait des sons variés, alignés à la suite les uns des autres, comme « ma », « pa », « ba », « dé », « te », « ne ». Ça va de soi : sans la capacité à produire des consonnes et des voyelles, pas de mots possibles.
  • Il imite des gestes, des bruits (par exemple, mes bruits de bouche, les cris de son frère...) ou des sons (comme « aaaa » ou « babababa »). La capacité à imiter l’amènera à reproduire systématiquement des mots. Il bâtira de cette façon son vocabulaire.


En somme, mon bébé a développé des habiletés toutes simples, qui peuvent sembler bien banales, mais qui s’assemblent pour ériger la fondation sur laquelle se construiront ses premiers mots. Les premiers mots, comme les premiers pas qui apparaissent souvent presque en même temps, ouvrent une nouvelle fenêtre sur le monde. Une merveilleuse fenêtre à mon sens!

 

3 septembre 2014

Naître et grandir

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