Répondre à leurs besoins

Répondre à leurs besoins
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Il n’est pas toujours facile de répondre aux besoins de nos enfants, dans le tourbillon des routines de semaine.

Léonard hurle. Il est sept heures du matin, je dois faire déjeuner mes quatre loupiots, coiffer les trois filles, aider les deux plus jeunes à se brosser les dents, habiller mon garçon. Mais Léonard hurle.

- Je veux me faire bercer.

Je n’ai pas le temps : j’ai besoin de chacune des minutes avant notre départ de la maison pour garnir les boites à lunch, essayer de dompter ma tignasse, prévenir l’école de l’absence de ma grande qui a un rendez-vous cet après-midi et écrire un message à ma belle-mère dont c’est l’anniversaire.

Idéalement, j’aimerais aussi partir une brassée de lavage, nettoyer la table de la cuisine et brosser les chats (la mue printanière… misère!)

- JE VEUX ALLER AVEC TOI DANS LA CHAISE BERÇANTE.

J’ai d’abord expliqué la situation : « on va être en retard ». Ensuite, j’ai proposé un compromis : « on pourra se coller ce soir ». J’ai tenté de détourner son attention : « t’as envie de manger tes céréales dans le bol bleu ou le jaune? » Rien n’a fonctionné. La crise continuait.

Pendant une fraction de seconde, j’ai pensé à l’ignorer. À le planter là avec sa demande. À me verser une tasse de café et à accomplir mes nombreuses tâches matinales.

- Viens, mon loup.

Je me suis dirigée au salon, je l’ai laissé monter sur mes genoux et essuyer son visage plein de larmes contre mon pyjama. Je l’ai bercé en essayant d’oublier le temps. J’ai respiré l’odeur de ses cheveux…

- OK, maman. Je veux le bol bleu.

Ça m’a coûté seulement trois ou quatre minutes. Mais j’ai eu un matin parfait par la suite, avec un garçonnet de bonne humeur. Bon, j’avais une terrible queue de cheval quand j’ai quitté la maison, mais personne n’a ri de moi ou passé de remarque sur le sujet à ma réunion.

Je constate que répondre aux besoins de mes enfants est toujours gagnant. Pas toujours évident, mais toujours gagnant. Une fois le besoin comblé, ils redeviennent des anges. J’ai tendance à l’oublier, à l’occasion, dans le tourbillon des routines de semaine. J’ai pensé que je n’étais pas la seule et que ça vous ferait peut-être du bien de le lire… ;-)

 

4 avril 2019

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/AleksandarGeorgiev

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