Quand le coeur est plus fort que la tête

Quand le coeur est plus fort que la tête
Qu’arrive-t-il quand un enfant arrive à ce moment de la vie où son côté rationnel et son cœur d’enfant s’entrechoquent? Jean-François Quessy en est là avec son grand.

« J’le sais que les lutins sont cachés dans la remise, papa. [silence] Mais, s’il y a de la neige qui reste par terre avant le mois de décembre, ça se pourrait quand même qu’ils décident de sortir! »

- Mon grand, presque 9 ans

Comment voulez-vous résister à un raisonnement comme celui-là?

Je constate que mon garçon arrive à un stade où son côté rationnel et son cœur d’enfant s’entrechoquent. C’est une véritable confrontation, mais elle était inévitable. Nous sommes tous passés par là un jour ou l’autre.

Touche pas à mon p’tit coeur

D’un côté, il veut préserver la magie, il veut croire, il veut protéger cette capacité d’émerveillement et d’abandon total que seuls les enfants ont en eux. De l’autre côté, il grandit, il se méfie un peu plus, il entend des plus vieux à l’école et il commence à comprendre que :

  • les rennes sont plutôt lourds pour voler;
  • le père Noël peut difficilement faire le tour du monde en une seule nuit;
  • la Fée des dents serait bizarre de triper à ce point sur les dents de tout le monde;
  • même à Walt Disney World, il y a quelqu’un qui se cache dans le vrai Mickey Mouse.

Mais il tente quand même d’envoyer un message à sa tête : « Touche pas à mon p’tit cœur d’enfant! »

Comme s’il ne voulait pas passer à une autre étape. Comme s’il ne voulait pas devenir grand. Comme s’il souhaitait que ça se prolonge le plus longtemps possible.

Et, vous savez quoi?

Je trouve ça beau comme tout et je vais essayer de l’aider à croire à toute cette magie autant que je le pourrai.

Puis, le jour où ça ne fonctionnera plus. Le jour où sa tête aura véritablement eu le dessus sur son p’tit cœur, je tâcherai de ne pas m’en attrister outre mesure. Je lui expliquerai que ce n’est pas grave.

Que son p’tit cœur continue, malgré tout, d’avoir envie de battre au rythme de toutes ces belles histoires magiques et que c’est ce qui compte. Qu’il doit continuer de nourrir ce boum-boum magique. Qu’il peut dorénavant semer de la poussière d’étoile filante et faire pousser de la magie sous les yeux de son jeune frère, de ceux des tout-petits dans notre voyage, devant ses jeunes cousines, etc.

Parce que lorsque l’on n’y croit plus, tout ce qu’il faut, c’est réussir à se faire croire que l’on y croit toujours.

Puis, instantanément, la magie renaît et se multiplie.

 

29 novembre 2019

Naître et grandir

Photo : GettyImages/AlekZotoff

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