Dans cette fable, Jean-François Quessy nous parle de ses deux garçons qui se développent différemment, mais qu’il aime tout autant!Il était une fois un papa qui avait deux garçons.
L’un était intelligent, beau, drôle, sportif et apprenait à tout faire un peu plus vite qu’un enfant moyen de son âge.
L’autre était aussi intelligent, beau, drôle, plus hyperactif que sportif, mais il avait certaines limites qui l’empêchaient de tout réaliser à la même vitesse que son grand frère.
Les deux étaient attachants et savaient se faire aimer de n’importe qui.
Le papa adorait ses deux enfants plus que tout au monde (la maman aussi d’ailleurs).
Parfois, il lui arrivait de regarder son plus vieux et de trouver que la vie allait tellement vite. Que la chenille devenait un papillon beaucoup plus rapidement que ce qu’il avait anticipé.
D’autres fois, il était auprès de son plus jeune et devait investir 50 fois plus de temps et d’énergie pour l’accompagner, l’outiller, l’aider à avancer et à progresser dans la vie.
La situation lui paraissait injuste.
Un jour, le papa comprit que ses deux garçons lui feraient faire deux voyages différents : la destination du premier ne serait pas nécessairement la même que pour le deuxième. Le chemin emprunté varierait aussi d’un enfant à l’autre.
Le papa devait accepter qu’il voyagerait à vive allure à bord d’une fusée et aussi un peu plus au ralenti, sur la banquette d’un bon vieux train au charbon.
Comparer les deux voyages ne mènerait à rien.
Le plus important était de s’assurer d’en profiter et de savourer chaque moment de plaisir auprès de ses garçons. Sa mission, en tant que papa, était de tout mettre en oeuvre afin d’alimenter la fusée et le petit train pour qu’ils puissent se rendre aussi loin que possible, dans la mesure de leurs capacités.
La fusée et le petit train feraient tous deux leur bout de chemin.
À leur façon.
Certes, les deux voyages seraient différents.
Mais tous les deux seraient magiques.
4 décembre 2018
Photo : Jean-François Quessy