Petite pause

Petite pause

Je suis partie 3 jours à l’extérieur de la ville pour des raisons professionnelles.

J’avoue que ça fait du bien.

Dormir à l’hôtel. Ronfler seule dans un lit de géant. Prendre un bain sans jouets qui flottent autour de moi ni personne qui frappe à la porte au bout de 10 minutes pour aller aux toilettes, me raconter sa vie ou me demander un truc. Pas de lit à faire, de repas à préparer, de toutous à ramasser, de disputes à gérer, d’enfants excités à calmer ni de consignes à répéter. Écouter le silence. Manger ce que je veux et quand je veux. Parler entre adultes, souper entre adultes, boire un verre entre adultes. Brasser des idées au lieu de brasser du linge sans être interrompue par des « maman, z’ai faim », « maman z’ai soif », « mamaaaan, ze sais pas quoi faire », mais plutôt par des « bonsoir, qu’est-ce que je vous sers à boire? ». Être servie plutôt que servir.

Le bonheur!

Même si ce voyage n’a pas été de tout repos, j’ai quand même réussi à recharger mes batteries et à savourer chaque seconde, car je les savais éphémères. Autrement, les chambres d’hôtel impersonnelles, très peu pour moi.

Quand la porte de ma maison s’est ouverte sur leurs cris de joie, j’ai su que j’étais revenue à bon port. Il a suffi que leurs petits bras s’enroulent autour de mon cou, que leurs baisers mouillent mes joues, que leur odeur réveille ma mémoire et que leurs petites voix remplissent mes oreilles d’un adorable : « Mamaaaaaaaaaaaan, t’es revenue! » pour que je replonge aussitôt dans le bonheur de ma vie.

Quelques instants plus tard, lorsqu’on s’est retrouvés à table pour souper, j’ai levé mon verre en disant : « Vous savez ce qui me rend le plus heureuse? » Ils m’ont tous regardée, silencieux. « C’est vous! C’est être là, avec vous. »

Mon fils, ému, a pris son assiette pour venir la poser près de la mienne. Le temps qu’il aille chercher sa chaise pour la rapprocher, sa petite soeur s’est levée pour faire la même chose. Il s’est énervé en lui disant que c’était lui le premier. Elle lui a répondu : « Moi aussi ze veux manzer avec maman. Z’ai le droit! » Il s’est mis à pleurer en lui criant : « Tu m’énerves tu fais toujours ça. T’es méchante! » J’ai intercepté la cuillère qu’elle voulait lui lancer. Les deux se sont mis à pleurer comme des madeleines!

Imperturbable, mon homme a levé son verre pour trinquer à ma santé : « Mon amour, bon retour chez nous! »

 

22 mars 2012

Naître et grandir

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