L’accouchement est très douloureux pour la mère, bien sûr, mais le père peut aussi vivre des moments pénibles, car il se sent impuissant à soulager celle qu’il aime. La méthode Bonapace est une des approches qui contribuent à atténuer la souffrance des 2 partenaires en faisant participer le conjoint. Voici le témoignage de Mélissa Fortin et Martin Brousseau, parents de Jacob (3 mois) et Benjamin (2 ans), qui ont utilisé cette méthode lors du dernier accouchement.
Mélissa : « À mon premier enfant, j’espérais accoucher naturellement. Malheureusement, la douleur était insupportable, alors j’ai demandé l’épidurale. Ça a ralenti le travail. J’ai bien failli avoir une césarienne parce que le cœur du bébé battait trop vite. J’étais déçue. À ma deuxième grossesse, ma gynécologue m’a donc conseillé la méthode Bonapace. »
Martin : « Nous avons suivi une formation privée d’une journée avec une accompagnante à la naissance. Nous avons notamment appris différentes positions pour la mère et des points de pression pour calmer la douleur. Il y avait de la théorie, mais aussi des exercices pratiques. Ce sont des techniques faciles à utiliser. Nous les avons pratiquées environ 20 minutes par semaine dans le mois avant l’accouchement. Ça m’a aidé à me rappeler quoi faire le moment venu. »
Qu’est-ce que la méthode Bonapace?
La méthode Bonapace est une technique de préparation physique et psychologique à l’accouchement par la pratique de postures de yoga, de respirations, de mouvements et de massages. Elle fait aussi appel à la relaxation et à l’imagerie mentale. Cette méthode donne au père une place de premier plan lors de l’accouchement, ce qui permet au couple de renforcer leurs liens. Cette approche demande une formation préparatoire de quelques semaines pendant la grossesse. Les principes de cette méthode sont aussi expliqués dans un livre.
Le déroulement de l’accouchement
Martin : « À la naissance de notre premier enfant, j’étais moins bien outillé et j’ai rapidement perdu mes repères. J’étais stressé. J’ai ressenti une petite panique quand j’ai vu qu’elle avait des nausées et des vomissements. Je me sentais impuissant et je me fiais au personnel médical. Au deuxième, avec la méthode Bonapace, j’étais mieux préparé et moins inquiet. J’appuyais sur des points de son corps qu’on m’avait enseigné pour libérer des endorphines. Je me guidais en observant ses réactions. Nous étions vraiment dans notre bulle. Nous formions une équipe, nous étions complices. Ça s’est mieux passé que je l’imaginais. Ça a été un bel accouchement, j’en garde seulement de bons souvenirs. »
Mélissa : « Je me sentais plus en contrôle de la situation. J’étais vraiment détendue et ça m’a aidée beaucoup. »
La douleur
Mélissa : « C’est vraiment étonnant, je m’attendais à bien pire. À un moment donné, j’avais tellement d’endorphines que j’ai commencé à cogner des clous entre deux contractions! Ce n’est pas comme l’épidurale, bien sûr, mais ça m’aidait vraiment à mieux gérer la douleur. »
Le personnel soignant
Martin : « Comme tout se passait bien, le personnel nous a laissé faire. Ils intervenaient seulement pour vérifier le col de temps en temps. Ils m’assistaient auprès de Mélissa plutôt que le contraire, comme lors du premier accouchement. Ils allaient me chercher des débarbouillettes d’eau froide, par exemple. C’est seulement au moment de l’expulsion qu’ils ont pris le relais. Je suivais alors leurs consignes en encourageant Mélissa. Ça a été très rapide. En 3 poussées, le bébé était là. »
Mélissa : « J’ignore si nous aurons un troisième enfant, mais je le referais sans hésiter! »
propos recueillis par Nathalie Côté
1 décembre 2014