Le même parent qu’il y a 10 ans?

Le même parent qu’il y a 10 ans?
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Mon ami me décrit le parent qu’il veut être. Je reconnais la mère en devenir que j’étais il y a 10 ans.

Nous avons un ami en visite à la maison. Beau garçon, mi-trentaine, intelligent, en couple. Il aimerait avoir des enfants et en parle ouvertement. Il décrit le parent qu’il veut être, celui qu’il sera, assurément. Je me contente de lui sourire avec tendresse. Parce que je me reconnais à travers lui. Je revois la mère en devenir que j’étais il y a 10 ans.

Je me revois au premier anniversaire de mon aînée alors que j’ai servi un pain aux bananes comme gâteau d’anniversaire. Un dessert santé recouvert d’un glaçage maison au yogourt. Les grands-parents auraient bien aimé que je laisse ma fille se servir à pleines mains dans un gâteau triple chocolat à deux étages. Mais « moi, mes enfants ne mangeront pas de camelote ».

Il y a 1 an, j’ai photographié Léonard alors qu’il découvrait le goût sucré de son premier gâteau d’anniversaire et le plaisir d’y plonger ses mains entières.

Je me revois, il y a 8 ans, alors que j’annonçais à nos proches qu’ils n’avaient pas le droit d’offrir plus qu’un cadeau pour Noël à ma fille. On ne voulait pas sombrer dans la surconsommation. « Un jeu éducatif de préférence. Pas question que Barbie, la reine des complexes féminins, fasse son entrée dans notre maison. »

Je repense toujours à ça quand je fais le ménage de la salle de jeux et que le bac de poupées de mes trois filles déborde.

Je me revois il y a 6 ans, au parc, en train de jouer activement avec mes enfants. À juger en silence les parents assis en retrait, le nez rivé à leur cellulaire.

Il m’arrive de le faire à présent.

Quand je souris à notre ami, il ne le sait pas, mais je pense à ma sacro-sainte règle des portions de légumes à mettre au menu. « La moitié de notre alimentation devrait être composée de fruits et légumes, et j’ai bien l’intention d’en mettre dans l’assiette de mes enfants. »

Puis, je revois ces soupers gastronomiques (lire ici un bon bol de céréales) que mes enfants ont parfois mangés parce que j’avais brûlé le souper, j’avais oublié de décongeler ce qui était au menu ou parce que j’avais simplement manqué d’inspiration (ou d’énergie) pour préparer un repas décent.

Je rêvais d’être une mère à la hauteur des « beaux principes » que j’avais. J’ai lamentablement échoué. ;-) Tant mieux pour mes enfants d’ailleurs.

 

4 mai 2018

Naître et grandir

Photo : Josée Bournival

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