Que faites-vous de ce yogourt dont la date « meilleur avant » est passée? Vous le jetez directement à la poubelle ou vous l’ouvrez pour lui donner une chance?Que faites-vous de ce yogourt dont la date « meilleur avant » est passée? Vous le jetez directement à la poubelle ou vous l’ouvrez pour lui donner une chance? Personnellement, je me risque. Mais vous comprendrez vite que ce n’est pas un gros risque!
La date « meilleur avant » sonne le glas de plusieurs aliments et ça ne devrait pas toujours être le cas. Il y a beaucoup de gaspillage injustifié lorsqu’on pense que « meilleur avant » signifie « pu bon après ».
Du gaspillage injustifié
C’est un sujet qui préoccupe Suzanne Lepage, nutritionniste au Dispensaire diététique de Montréal, avec qui j’ai eu la chance d’en discuter. « Il faut mieux informer et sensibiliser les familles. C’est aberrant, tout ce qu’on jette, mais qui pourrait être mangé! »
Suzanne Lepage travaille notamment avec des familles à faibles revenus qui reçoivent de la nourriture des banques alimentaires. « C’est fréquent que la date « meilleur avant » approche, mais ces aliments sont encore bons! Même chose à la maison, avec les aliments qu’on achète nous-mêmes et qui restent parfois un peu plus longtemps que prévu dans le garde-manger ou le réfrigérateur avant qu’on les ouvre. »
Approche différente selon le type d’aliments
Évidemment, on ne veut pas jouer avec la santé ni risquer d’intoxiquer quelq’un! Avec les viandes et le poisson, il n’y a aucune chance à prendre, car ils peuvent rendre très malade. On ne peut pas se fier à leur apparence ni à leur odeur, alors il faut respecter la date « meilleur avant ». Certaines viandes indiquent plutôt une date d’emballage. En théorie, une durée de conservation est alors précisée sur le produit ou sur la tablette à l’épicerie. Si vous arrivez à la maison sans cette information, ne gardez pas de la viande crue plus que deux jours après la date d’emballage.
C’est différent avec les oeufs et les produits laitiers. Le « meilleur avant » est un indicateur de fraîcheur et non pas de danger. Suzanne Lepage souligne qu’on peut généralement les consommer tant qu’il n’y a pas de mousse verte à la surface du yogourt ou que le lait ne tombe pas en mottons! Elle se souvient même de sa grand-mère qui utilisait le lait suri dans des gâteaux: « Après tout, c’est comme du babeurre », dit-elle.
Pour les aliments qui se conservent plus de 90 jours, comme les céréales, les boîtes de conserve, les pâtes alimentaires, etc., la date « meilleur avant » n’est même pas obligatoire. Officiellement, les fabricants l’indiquent pour préciser à quel moment le goût, la texture et d’autres aspects de leurs produits sont susceptibles d’être affectés. Suzanne Lepage soupçonne que les fabricants l’indiquent aussi en partie parce que c’est à leur avantage si on jette les aliments arrivés à cette date… et qu’on en achète d’autres.
Le gros bon sens
Bien sûr, l’idéal est de gérer les aliments pour éviter de se rendre à la date « meilleur avant ». On y arrive en planifiant, en achetant en fonction de nos besoins (sans plus), en utilisant les aliments dans l’ordre où on les achète (premiers arrivés, premiers utilisés). Mais pour les fois où on dira « oups » en voyant une date, parce que ça nous arrive tous, on peut utiliser notre gros bon sens plutôt que de jeter sans discernement.
Personnellement, c’est mon plan!
Je vous invite d’ailleurs à consulter cette affiche du MAPAQ qui explique bien comment interpréter les dates de péremption selon les aliments.
Mise à jour le 31 mars 2022
Publiée originalement le 7 septembre 2017
Photo : GettyImages/martinedoucet