Mon Renaud a eu 1 an il y a peu de temps. Il a « soufflé » sa seule et unique bougie, s’est bien régalé de son premier gâteau au chocolat, et a eu droit à sa photo officielle! Quelques jours plus tard, il a reçu ses vaccins et il a eu une rencontre de suivi médical (ce qu’il a visiblement moins apprécié!). Lors de ces rencontres, une infirmière et ma médecin m’ont posé diverses questions sur son développement, y compris : « Dit-il des mots? ». Parce que 1 an, c’est l’âge approximatif des premiers mots. Non, petit Renaud ne dit pas encore de mots; par contre il fait tout pour se faire comprendre!
Qu’est-ce qu’un premier mot?
Mais qu’est-ce qu’un mot pour un enfant d’environ 12 mois, en fait? Il s’agit d’un ensemble de sons qui ressemblent au « vrai » mot et que l’enfant utilise de lui-même pour désigner un objet, une personne, une action, etc. Ainsi, mon Renaud dit souvent « nana » lorsqu’il veut manger. Cette séquence de sons n’ayant rien à voir avec le mot « manger », on peut plutôt parler, dans ce cas, de protomot; plusieurs enfants en produisent avant d’employer des mots proprement dits. Renaud dit aussi assez souvent « mama », mais ce n’est pas encore clair qu’il veut parler de moi (même si, parfois, mon cœur de maman me dit que oui!). Enfin, il a déjà répété à quelques reprises le mot « lait », après moi, mais il ne l’a jamais employé spontanément. Bref, de mon point de vue d’orthophoniste, Renaud en est à se pratiquer pour en venir à parler. Tout un travail, quand même. De mon point de vue de maman, je le trouve champion et mignon quand il babille et montre un oiseau, un gros camion ou une lumière juste pour partager sa découverte avec moi.
À quoi s’attendre?
Des études ont été menées pour évaluer, entre autres, le nombre de mots que les tout-petits québécois disent. Il en ressort qu’il existe une grande variabilité entre les enfants, le nombre de mots exprimés variant de 0 à 53 à l’âge de 12 mois. Vous êtes d’ailleurs nombreux à l’écrire dans vos commentaires sur Facebook : chaque enfant évolue à son propre rythme. Cela est d’autant plus frappant en très bas âge. L’important, à 12 mois, est surtout que l’enfant réagisse aux sons, établisse le contact visuel, soit intéressé à communiquer, fasse des gestes pour s’exprimer (par exemple, tendre les bras et pointer), comprenne des mots et produise des sons.
Par ailleurs, lorsque les premiers mots apparaissent, il ne faut pas s’inquiéter s’ils sont mal prononcés : l’enfant en est encore à s’exercer à produire les sons de la parole, ce qu’il a commencé à faire en babillant. Ainsi, auto peut devenir « to » et chat peut devenir « ta ». Dans certaines situations, c’est le contexte qui permet de comprendre. Par exemple, si l’enfant montre une automobile et dit « to », on comprend qu’il parle de l’auto et non de son manteau. Au fur et à mesure qu’il dit plus de mots, l’enfant raffine aussi sa prononciation. C’est un long apprentissage, car à l’âge de 3 ans, il peut être compris 75 % du temps par des personnes non familières sans que ce soit inquiétant.
Enfin, pour ma part, je me demande bien quel sera le premier mot de mon Renaud. Pour plusieurs enfants, ce sera maman ou papa. Pour d’autres, ce sera un mot plus surprenant... Je me souviens très bien de mon grand Jules, qui a dit manette un peu avant maman, ce qui continue de me faire rire aujourd’hui. Mon conjoint et moi avions peine à y croire, mais c’était peu à peu devenu incontestable : Jules montrait systématiquement les télécommandes en disant « manè ». Je ne m’étonne pas trop, d’ailleurs, qu’il soit plus habile que moi avec les télécommandes aujourd’hui!
17 octobre 2014