Le père Noël mange n’importe quoi!

Le père Noël mange n’importe quoi!

Les souliers sont posés au pied du sapin pour aider le père Noël à s’y retrouver lors de sa livraison annuelle. Aucune chance de se tromper. Devant le petit Jésus (coincé dans la crèche entre un boeuf à 3 pattes, un mini Bouddha et Spider-Man), on trouve une grosse botte de construction, une botte de pluie, une gougoune estivale, une espadrille qui s’illumine au moindre coup et une petite pantoufle rose. Il ne manque plus que les biscuits du père Noël et le tableau est complet pour l’arrivée du beau barbu.

Accompagnée de mes deux assistants préférés, j’enfile donc mon tablier et je sors la farine, les oeufs, le beurre et tout ce qu’il faut pour préparer les traditionnels biscuits. Ma plus jeune casse un oeuf en laissant, évidemment, tomber la coquille à moitié écrabouillée dans le fond du bol. Panique fraternelle : son frère s’énerve en lui disant que « le père Noël va s’étouffer, peut-être même mourir sous le sapin et qu’à cause d’elle, ils n’auront pas de super cadeaux et que c’est affreux. Sa vie est complètement foutue » (il faut que je demande à son père s’il n’y aurait pas un peu de sang italien dans sa famille). Mon éducateur en herbe saisit aussitôt un autre oeuf pour faire une démonstration à sa soeur qui, ravie de l’exercice, décide d’en casser un troisième à son tour. Mon sourire attendri laisse aussitôt place aux sueurs froides quand je réalise que la recette ne requiert qu’un seul coco et que je suis bonne pour tripler les autres ingrédients afin d’équilibrer le tout.

- Ce n’est vraiment pas grave, lance mon homme, amusé par la scène.

- Mais si! C’est terrible! dis-je en agitant les bras et le sac de farine vide (finalement, le petit côté italo-dramatique vient peut-être de moi).

- Sache que le père Noël ne fait aucune différence, car quels que soient les ingrédients, vos biscuits ont TOUJOURS la même caractéristique.

- Ah bon. Laquelle? dis-je intriguée.

- B-r-û-l-é-s! Ils sont toujours brûlés ou trop cuits.

- Tu devrais plutôt dire DÉLICIEUSEMENT brûlés ou DÉLICIEUSEMENT trop cuits, car chaque année, le père Noël les dévore jusqu’à la dernière miette sans se plaindre, LUI. D’ailleurs, je pourrais y mettre n’importe quoi et il les mangerait quand même!

- J’en doute beaucoup et je le tiens de source sûre!

Mon fils s’esclaffe en regardant sa soeur remuer une masse étrange dans le fond du bol.

- Mais qu’est-ce que c’est que ce truc?

- Mon collier! On fait un biscuit au collier, répond ma fille. C’est un cadeau.

- ...et aux coquilles d’oeufs! ajoute mon ado, assise à la table de la cuisine. Tu l’as dit toi-même maman, le père Noël mange n’importe quoi!

- Mauvaise nouvelle! lance mon homme. Cette année, le père Noël fait régime! Pas de biscuits cette année.

- Bonne nouvelle, tu veux dire! Tu vas pouvoir les manger à sa place. Hors de question de les jeter. Tu sais que j’ai horreur du gâchis!

Joyeux Noël à toutes et à tous!

 

20 décembre 2010

Naître et grandir

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