Nous sommes nombreux, comme parents, à nous demander quel impact peut avoir la suce sur notre enfant. Voici mon point de vue d’orthophoniste et de maman.Nous sommes nombreux, comme parents, à nous demander quel impact peut avoir la suce sur notre enfant. Voici mon point de vue d’orthophoniste et de maman.
Mon Renaud vient d’avoir 4 ans. Il ne prend plus la suce depuis un bon moment. Il affirme haut et fort qu’il n’est plus un bébé! Malgré tout, il a tellement aimé téter sa suce! Elle était pour lui comme une doudou.
Les impacts de la suce
La suce peut bien entendu consoler et aider un bébé à retrouver son calme. La succion est un besoin inné tout à fait normal et sain, et la suce peut contribuer à combler ce besoin. Mais généralement, lorsque nous pensons à la suce, nous anticipons ses potentiels effets négatifs!
Comme orthophoniste, j’ai souvent encouragé des parents à limiter l’usage de la suce chez leur enfant. Je souhaitais ainsi favoriser l’utilisation du langage chez le tout-petit. Le gros bon sens veut en effet qu’un enfant qui a une suce dans la bouche risque d’être moins porté à s’exprimer. Un parent qui voit son enfant calme, en train de téter sa suce pourrait aussi être moins tenté de lui parler. Il s’agit là de possibilités qui ne s’appuient toutefois pas sur des recherches scientifiques.
En ce sens, plusieurs parents dont l’enfant présente des difficultés de prononciation se demandent si l’usage prolongé de la suce a pu causer les problèmes.
Plusieurs recherches ont justement été menées afin de vérifier si l’utilisation de la suce après l’âge de 2 ans à 3 ans entraîne des difficultés d’articulation. Cette possibilité n’a pas été démontrée à ce jour.
Le seul problème qui semble plus probablement en lien avec l’usage prolongé de la suce est un positionnement de la langue inadéquat pendant que l’enfant avale ou parle. Ce positionnement pourrait entraîner le zozotement (parler sur le bout de la langue) dans certains cas.
Un choix parental
L’usage de la suce demeure un choix parental, qui dépend beaucoup de nos croyances et des besoins que nous percevons chez notre enfant.
Personnellement, j’ai laissé mes deux garçons prendre la suce. L’arrêt a été difficile pour les deux… mais ils y sont arrivés! Mon plus grand a tout bonnement jeté ses suces quand il s’est senti prêt, alors que mon plus jeune a accepté de les donner à un petit voisin qui en avait plus besoin que lui!
6 octobre 2017
Photo : GettyImages/Jsheets19