Futurs parents en temps de pandémie

Futurs parents en temps de pandémie
En cette période de pandémie, les futurs parents ne peuvent pas vivre à deux tout ce qu’ils auraient mutuellement voulu vivre ensemble. Réflexion de notre papa blogueur Jean-François Quessy.

J’ai récemment reçu des témoignages de futurs parents m’expliquant à quel point, en temps de pandémie, les mesures mises en place par les hôpitaux sont difficiles à accepter : l’autre parent qui ne peut pas être là pour toutes les échographies, la limite d’une seule personne avec la mère pour l’accouchement, les possibilités d’accompagnements limitées en cas de problématiques en cours de grossesse, etc.

Pendant des années, on a répété (et je m’inclus là-dedans) à quel point il était important, pour un père, de s’impliquer le plus rapidement possible dès l’annonce d’une grossesse.

Je comprends le contexte particulier et les directives qui sont annoncées pour assurer la sécurité de tout le monde. Mon objectif n’est pas d’en débattre ici. J’aimerais plutôt revenir sur des témoignages que j’ai reçus et sur les émotions qu’ils ont suscitées en moi.

Initialement, en lisant ces futurs parents affectés par les restrictions, j’ai ressenti un mélange de tristesse et de colère. Je me disais que ça n’avait pas de bon sens. Je m’imaginais dans la peau de l’un de ces papas et je pouvais facilement comprendre qu’il puisse se sentir blessé, mis de côté.

Un pas de recul

J’ai laissé ces témoignages dormir un peu au fond de moi. Un jour, deux jours. Puis, je me suis demandé pourquoi ils m’affectaient de la sorte.

Alors, j’ai compris que ce qui me heurtait, c’était le fait que les futurs parents ne pouvaient pas vivre, à deux, tout ce qu’ils auraient mutuellement voulu vivre ensemble. Ce désir mutuel que l’on prône depuis des années!

Cette implication de l’un et de l’autre. Cette place que l’on se confie, que l’on veut voir l’autre prendre. Ce rôle de parent que l’on jouera, chacun à notre façon, avec nos différences, avec nos forces et nos faiblesses, dans l’acceptation.

C’est exactement ce que je voyais dans les témoignages que je recevais!

Des mères qui laissent beaucoup plus de place à leur partenaire. Des mères qui veulent leur partenaire à leurs côtés lors des rendez-vous. Des pères qui tiennent à être là à chaque étape de la grossesse et à jouer pleinement leur rôle de papa.

De véritables « équipes de futurs parents » qui s’aiment fort, qui ont encore plein d’amour à offrir et qui deviendront de fabuleuses familles!

Je m’adresse à vous

Certes, la situation est difficile à accepter. Les événements ne se passent pas comme prévu. Mais derrière la déception que vous éprouvez, je perçois quelque chose d’une infinie beauté : l’amour et le désir de devenir, ensemble, parents.

Et ce désir, ce projet commun, ce rêve que vous caressez si ardemment, je tiens à vous rappeler qu’il n’y a pas un microbe ni un virus qui pourra vous l’enlever.

Courage et continuez de vous aimer comme vous le faites.

Dans un bedon, un petit être le ressent et vous en sera, très bientôt, immensément reconnaissant.

Bonne grossesse chers parents.

 

27 janvier 2021

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/doble-d

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