Conséquences: pas toujours faciles à appliquer!

Conséquences: pas toujours faciles à appliquer!
Par Solène Bourque, Psychoéducatrice
Beaucoup de parents se questionnent sur la place et la forme que les conséquences peuvent prendre. Solène Bourque, psychoéducatrice, fait le point.

En cette ère où il est de plus en plus question de parentalité positive, beaucoup de parents se questionnent sur la place et la forme que les conséquences peuvent prendre. Peut-on les appliquer dans une approche bienveillante? Comment peut-on en faire une source d’apprentissages positifs pour les enfants?

D’entrée de jeu, il faut comprendre que le tout-petit agit plus souvent sous l’effet d’une pulsion, d’un désir ou d’une envie. Par exemple, Mathias, 2 ans, enlève le jouet de son frère, non pas parce qu’il veut lui faire du tort, mais bien parce qu’il a envie de s’amuser avec ce jouet. En comprenant la motivation de votre enfant, il est plus facile pour vous d’intervenir.

Consignes et avertissements pour commencer

Les consignes et les avertissements sont une belle façon pour vous de lui faire comprendre que vous n’êtes pas d’accord avec son comportement et ce que vous attendez de lui. Avec un tout-petit, il faut vous assurer que les consignes soient claires et simples.

Par exemple, pour pourriez lui dire : « Mathias, tu aimes beaucoup ce jeu. Mais c’est ton frère qui jouait avec. Redonne-lui s’il te plaît. » S’il refuse de le donner, vous pouvez répéter la consigne en y ajoutant un avertissement : « Mathias, redonne le jouet s’il te plaît. Je compte jusqu’à 3 pour que tu le fasses. Sinon, je devrai te l’enlever. »

Cela lui permettra de comprendre ce qui se passera s’il ne fait pas ce qui est attendu. Et aussi de se situer dans le délai attendu pour poser le geste demandé.

Enfin, s’il refuse encore une fois, vous pouvez appliquer la conséquence en insistant sur le choix qu’il a fait : « Comme tu as choisi de ne pas redonner le jouet à ton frère, je vais te l’enlever. »

Cette façon de faire aide votre enfant à comprendre la progression des interventions et également à mieux les anticiper quand vous les appliquez toujours de la même façon.

Les conséquences logiques : agir plutôt que réagir

En appliquant des conséquences logiques à certains comportements de votre enfant, vous favorisez une approche bienveillante dans son éducation plutôt que de laisser vos émotions négatives prendre le dessus. Ainsi, vous agissez au lieu de réagir!

Les conséquences logiques sont celles qui ont l’impact le plus positif sur le comportement de votre enfant. Parce qu’elles lui permettent soit de réparer son geste, soit de faire un apprentissage (être attentionné aux autres, résoudre un différend, trouver une solution équitable, etc.). Voici quelques exemples de comportements et de conséquences adaptées :

  • Jonas, 2 ans, dans un accès de colère au repas, a renversé volontairement son assiette au sol.
    Jonas pourrait prendre un linge et vous aider à ramasser le dégât par terre.
  • Coralie, 4 ans, a poussé son frère durant un jeu et il s’est blessé en tombant.
    Elle pourrait aller chercher une débarbouillette froide et soigner son petit frère, ou encore aller lui chercher son toutou préféré pour le consoler.
  • Marika, 6 ans, s’est levée à trois reprises après l’heure prévue pour le dodo. Elle s’est donc endormie 15 minutes plus tard qu’à l’habitude.
    Vous pourriez alors lui indiquer que ces 15 minutes de sommeil perdu seront reprises le lendemain soir, parce que son corps a besoin de toutes les heures de sommeil prévues.

Il refuse les conséquences : que faire?

Si votre enfant refuse la conséquence que vous lui donnez ou encore recommence le geste sur lequel vous venez d’intervenir, cela peut s’expliquer de différentes façons :

  • Il n’a pas bien compris la consigne que vous lui avez donnée. Vous pourriez alors le questionner : « Qu’est-ce que je t’ai demandé? » sans répéter la consigne. Cela vous indiquera s’il a saisi votre demande.
  • Il n’a pas saisi l’impact de son geste. Vous pourriez alors répéter la raison de votre conséquence en lui expliquant pourquoi vous l’appliquez : par respect pour son frère, pour sa sécurité ou son bien-être, etc.
  • Il a de la difficulté à contrôler ses pulsions. Vous pouvez mettre des mots sur son désir, par exemple au dodo, en lui disant : « Je comprends que tu avais envie de passer plus de temps avec moi. On se planifie un petit moment ensemble demain? »

Bref, avec votre soutien, beaucoup de constance dans vos interventions, votre enfant comprendra peu à peu l’impact de son comportement. Et en valorisant les gestes positifs qu’il pose, par exemple lorsqu’il est attentionné envers un autre enfant ou qu’il range spontanément ses jeux, il développera peu à peu le réflexe de répéter ces gestes sur lesquels vous portez une attention toute spéciale!

 

6 décembre 2019

Naître et grandir

Photo : GettyImages/fizkes

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