Samedi matin 11 h. L’ambiance bat son plein à quelques kilomètres de chez moi. C’est jour de tournoi. Sous un ciel bleu azur, le parc est rempli de terrains de soccer, de jeux gonflables, d’enfants en short et crème solaire qui courent à droite et à gauche suivis de leurs parents essoufflés, mais heureux. Je n’avais pas trop envie de venir. Les sports de compétition ne sont pas vraiment ma tasse de thé, mais comme mon petit bonhomme adore ça, j’ai laissé de côté mes urgences pour l’encourager.
Après 10 minutes de jeu, je constate, à ma grande surprise (c’est la première fois que j’assiste à ce genre d’événement), que mon fils est dans l’équipe la plus encadrée de la planète. Elle bénéficie à elle seule de 16 entraîneurs : l’officiel (un grand baraqué à l’oeil vif), secondé par 8 papas (incluant mon homme) et 7 mamans (ne m’incluant pas).
La plupart sont assis confortablement sur leur chaise de camping, tandis que d’autres restent debout, derrière la ligne du terrain. Plus le match avance et plus les esprits s’échauffent. La meute d’entraîneurs adjoints encouragent de temps à autre leurs petits : « Allez go! Vas-y mon grand, cours en avant. Place-toi! Hubert arrête de parler, t’es pas dans un salon de thé. William bloque-le. Mickaël qu’est ce que tu fais? Mautadit, il est pas dans les nuages le match, il est devant toi mon chéri. Allez cours! Mais où est-ce qu’il va avec le ballon? Jean-Thomas! Décolle du groupe. Mais non, pas par là. Tu vas où comme ça? Au pôle Nord! » C’est à peine si l’entraîneur en chef peut en placer une. C’est à mourir de rire.
Ça change des cours de natation de ma fille où les parents restent assis bien sagement dans les gradins à discuter entre eux, à lire des magazines ou à pitonner sur leur cellulaire en attendant que ça se passe. Alors, quand le premier but est arrivé, entraînée par l’ambiance et l’esprit de groupe, j’ai bondi de ma chaise pour crier joyeusement « bravo » à mon fils, « bravo » à Mickaël (même si au moment du but, il observait un truc qui bougeait dans l’herbe) et « bravo » à Hubert (qui était en train de raconter sa vie à un joueur de l’équipe adverse). Leurs parents m’ont regardée bizarrement, surtout le papa de Jean-Thomas quand j’ai félicité son fils qui venait de marquer le but contre sa propre équipe! « Ben quoi, un but, c’est un but », j’ai dit à mon homme en me rasseyant.
Mon petit doigt me dit que ma future carrière d’entraîneur est légèrement compromise. N’empêche que le petit Jean-Thomas était drôlement fier que je le félicite!
8 juillet 2011