Bombe à retardement

Bombe à retardement
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
Josée Bournival a eu une « belle surprise » aujourd’hui : des graffitis verts sur les portes blanches des chambres de ses enfants… Qui est coupable?

Les portes de chambres des enfants sont peintes en blanc. Mais aujourd’hui, une jeune artiste a décidé de les décorer en vert. Je glisse un doigt sur les graffitis et constate qu’ils ont été faits avec un feutre… non lavable. (soupir) Les dessins sont… disons… à la hauteur d’une enfant de 5 ans.

J’appelle Blanche.

Ma Gripette arrive avec un air de défi dans les yeux et un feutre vert dans les mains. Pas besoin d’être Sherlock Gnome pour comprendre qu’elle est coupable.

- Est-ce que c’est toi qui as dessiné sur les portes de chambre?

- Non.

- Blanche…

- Non, c’est pas moi.

Je me retiens de sourire. Évidemment que c’est elle. C’est comme la fois où elle avait littéralement mangé un rouge à lèvres de sa grande sœur et qu’elle clamait haut et fort ne pas être coupable. C’était il y a deux ans. Je l’avais prise en photo. Voyez par vous-même son innocence! ;-)

- Tu vas tout nettoyer.

Elle baboune. Je la croquerais tout rond!

Après avoir couché les enfants, mon amoureux et moi discutons. Il est évident que Blanche cherche notre attention. Elle semble mal s’adapter à sa nouvelle vie à l’école. Les soirs de semaine, on consacre beaucoup de temps pour les devoirs de Simone et les cours de ballet de Clémentine. Peut-être que Blanche se sent négligée?

Le professeur de maternelle nous a confirmé qu’elle prend doucement sa place au sein du groupe. Ça nous étonne. Ici, c’est un petit clown bulldozer, une fillette qui s’impose rapidement et prend sa place sans difficulté. Elle n’est donc pas encore à l’aise dans sa classe.

Ça fait un mois que l’année scolaire est commencée. Un mois que nos enfants gèrent le mieux possible ce changement. Dans bien des foyers, il y a des petites bombes à retardement qui commencent à montrer des signes de malaise. Blanche est du nombre. C’est rarement sur le coup que les enfants réagissent aux changements comme l’arrivée d’un bébé, un déménagement, un changement d’école, etc.

J’essaye de ne pas oublier que c’est ma 3e rentrée à l’école à titre de maman, mais que c’est sa première à elle. Je prends quelques minutes, chaque soir, en tête-à-tête avec elle. Et je range les sharpies. J’ai eu ma leçon!

 

18 octobre 2018

Naître et grandir

Photo : Josée Bournival

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