La piscine est-elle une source de stress pour vous? C’est le cas pour Josée Bournival qui demeure vigilante même si ses enfants savent nager. Sa réflexion.Léonard demande son ballon dorsal. Son ballon « rose-de-garçon-parce-que-rose-c’est-aussi-pour-les-gars », hérité de ses trois grandes soeurs. Je lui souris, contente qu’il pense par lui-même à sa protection. L’an dernier, il fallait se battre avec fiston pour lui enfiler une flotte.
Léonard a beau dire qu’il « nage tout seul », il a encore besoin de cette aide pour flotter à la surface. Les trois filles, elles, nagent comme de petits poissons dans l’eau. Elles prennent même plaisir à jouer les sirènes sous la surface.
J’avoue que j’ai hâte que Léonard en fasse autant.
La piscine est pour moi une source de stress depuis que je suis maman. Si je n’aime pas trop constater que mes enfants grandissent à la vitesse de l’éclair; autour de la piscine, je suis contente de ne plus avoir de bébé. Chaque été, c’est avec soulagement que je vois leur aptitude à la nage s’améliorer.
Depuis quelques semaines – et comme chaque année - aux bulletins télévisés, trop de noyades sont rapportées. Celles qui concernent des enfants m’écrabouillent le cœur immanquablement. J’arrête de respirer quelques secondes parce que je sais que je pourrais être ce parent dévasté par la mort de son fils ou de sa fille. Parce que je reconnais que je ne suis pas irréprochable autour de notre piscine.
En théorie, c’est si simple de garder un œil sur les petits, d’être vigilant, de leur donner toute notre attention lors des activités aquatiques. Mais en pratique, il y a tant de distractions possibles, tant d’enfants insouciants, tant d’imprévus. Et je ne parle pas de négligence : de rentrer dans la maison pour répondre au téléphone ou d’oublier de verrouiller la clôture qui entoure la piscine. Je parle des secondes où je regarde la prouesse de mes nageuses-pas-trop-synchronisées et que je quitte mon bébé du regard.
Je parle de la fois où une des filles a voulu bien faire en prenant son frère dans ses bras dans l’eau au lieu de lui mettre son flotteur. Je parle des textos qui rentrent et que j’ai trop souvent la tentation de lire si je ne suis pas carrément dans la piscine avec les enfants.
Il suffit de quelques secondes…
24 juillet 2020
Photo : GettyImages/SanyaSM