Aurai-je été un bon parent?

Aurai-je été un bon parent?
Vous arrive-t-il de vous demander ce que vos enfants auront à l’esprit lorsqu’ils penseront à vous dans dix, vingt, trente ou quarante ans? Réflexion de Jean-François Quessy.

Vous arrive-t-il de vous demander ce que vos enfants auront à l’esprit lorsqu’ils penseront à vous dans dix, vingt, trente ou quarante ans? Quel sera leur bilan en se remémorant les années où ils dépendaient de vous du matin au soir? Quelle note inscriront-ils sur votre « bulletin parental »?

Moi aussi, il m’arrive de me poser cette question.

Rien à prouver, mais tout à la fois

J’ai beau me dire que je n’ai rien à prouver à personne, que ce n’est pas une compétition, que je suis imparfait en faisant tout de même un bon travail : il n’en reste pas moins que j’espère que mes enfants auront une opinion positive de moi.

Parce qu’au fond, que je le veuille ou pas, il y aura toujours un avis, ultimement, qui comptera pour moi.

Le leur!

Un mystère

Parfois, je me demande ce qu’ils retiennent le plus de moi au jour le jour. Ce qui les marque davantage. Ce qui laisse le plus de traces dans leur cœur et dans leur tête. Ce qu’ils voudront, peut-être, répéter ou incarner à leur tour lorsque je ne serai plus là.

Et, pour dire vrai, je n’en ai aucune idée!

Est-ce que ce seront certaines de nos valeurs familiales? Des lieux qu’ils voudront revisiter? Des paroles que j’aurai dites qui continueront de résonner en eux? Des discussions sérieuses et profondes que nous aurons eues ou plutôt des concours de rot à table?

Je ne le sais pas et vous ne le savez pas non plus!

Lorsque je repense à mon enfance, mon père et ma mère auraient-ils pu prédire que je me souviendrais autant :

  • de l’odeur des clémentines froides que nous mangions en ski de fond;
  • de la fois où ma botte est restée coincée sous une roche en traversant la rivière;
  • du mur que j’avais troué avec mes pieds au sous-sol;
  • de la fois où nous avions participé à la capture d’un castor pour le déménager de cours d’eau;
  • du livre d’histoire « Dingo et le poisson magique ».

Probablement pas.

Ce qui s’imprègne le plus en nous, c’est possiblement ce que l’on vit profondément. Ce qui nous fait ressentir quelque chose. Cela peut passer par des odeurs, des sensations, des paroles, des perceptions, des événements grandioses ou des moments en apparence anodins, etc.

Alors, ce que je peux faire de mieux avec mes enfants, c’est probablement être moi-même et vivre pleinement chaque jour avec eux.

Être vrai, être présent, les aimer, leur dire ce que je ressens et accueillir aussi leurs émotions.

Et ne pas me mettre de pression inutilement.

Parce que j’ai du pouvoir sur ce que nous vivons ensemble aujourd’hui, mais bien peu sur ce qu’il en restera demain.

 

21 septembre 2020

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/South_agency

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