1001 craintes de femme enceinte

1001 craintes de femme enceinte
Par Josée Bournival, Auteure, animatrice et blogueuse
À chacune de mes grossesses, j’entretenais, sans trop savoir pourquoi, des peurs. La grande majorité n’a pas de raison d’être.

Chacune vit différemment sa grossesse. Il y a les futures mamans très zen et radieuses, les femmes enceintes nauséeuses qui ont hâte que ça se termine, les hypersensibles qui pleurent devant les annonces mettant en vedette des chatons, etc. Moi, j’étais une femme enceinte anxieuse.

À ma deuxième grossesse, je redoutais les chutes. Simone est née en janvier; les trottoirs glacés et les marches glissantes me donnaient la frousse! Je ne compte plus le nombre de sacs de sable que le papa a saupoudrés dans l’entrée de la maison pour me rassurer. Je me déplaçais à pas de tortue… J’étais aussi maniaque de sécurité au volant de ma voiture. Je trouvais que les autres conduisaient en fous! J’avais peur d’être impliquée dans une collision et que mon bébé en soit victime.

Lorsque j’étais enceinte de Blanche, je me suis mise à redouter qu’elle naisse avec des tours de cordon ombilical autour du cou. Ça m’obsédait! Pourtant, je n’ai jamais vécu une situation semblable et aucune maman dans mon entourage ne m’a raconté une telle expérience. Allez savoir pourquoi, j’étais convaincue que c’était ce qui se produirait avec ma belle Blanche. L’accouchement m’a donné tort. C’était juste une crainte non fondée.

Je me rappelle aussi, enceinte de mon quatrième enfant, d’avoir regardé l’écran de mon téléphone intelligent où j’avais téléchargé un calendrier de gestation. En voyant que j’en étais à la 34e semaine de grossesse, un malaise s’est emparé de moi. Parce que j’ai accouché de mon aînée à 34 semaines.

L’évènement dramatique remontait à six ans déjà, mais c’était comme la veille : le sang dans la toilette, la panique à l’hôpital, la césarienne d’urgence, la peur de perdre mon bébé si petit. Je redoutais la prématurité de mon enfant. Même si la cadette et la benjamine sont nées à terme et en santé. C’était une crainte qui ne me quittait pas.

À chacune de mes grossesses, j’entretenais, sans trop savoir pourquoi, des peurs. La grande majorité n’avait pas de raison d’être. J’aurais dû adopter une attitude zen et penser positif. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de redouter certains malheurs.

Peut-être parce qu’avec une fausse couche et un accouchement prématuré à mon actif, je connaissais la fragilité de la vie. Peut-être parce que je suis une angoissée de nature. Peut-être parce que l’instinct de survie se met en branle quand on porte la vie et souhaite la voir éclore. On s’en fait toujours un peu pour ceux qu’on aime, non?

Si je pouvais revenir en arrière, je me recommanderais de respirer par le nez, de méditer et d’être reconnaissante de porter la vie. Mais j’en profiterais aussi pour me dire que j’ai le droit de ressentir ces émotions, de ne pas culpabiliser à cause de ça et de les exprimer à quelqu’un de confiance dans mon entourage.

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Mise à jour le 27 octobre 2021
Publiée originalement le 10 septembre 2015

Naître et grandir

 

Photos : GettyImages/Umkehrer

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