Activité physique: quelles sont les habitudes des tout-petits montréalais?

Activité physique: quelles sont les habitudes des tout-petits montréalais?
Activité physique: quelles sont les habitudes des tout-petits montréalais?
À quoi ressemblent les habitudes de vie des tout-petits montréalais de 5 ans et moins en matière d’activité physique?

26 novembre 2024 | À quoi ressemblent les habitudes de vie des tout-petits montréalais de 5 ans et moins en matière d’activité physique? Vont-ils souvent jouer dehors? Comment se déplacent-ils? Quels sont leurs jeux préférés pour bouger? Une étude dresse un premier portrait.

Le Portrait des saines habitudes de vie des tout-petits montréalais a été réalisé pour l’organisme Montréal physiquement active, un réseau de partenaires qui visent à favoriser un mode de vie actif dans la métropole. Pour les fins de cette recherche, des garderies, des parents et même des enfants de 4 à 5 ans ont été consultés*.

Les premiers résultats ont été présentés lors d’un webinaire le 19 novembre dernier par Véronique Gosselin, la consultante à la recherche qui a collaboré à l’étude. Voici les principaux constats.

Les tout-petits moins souvent dehors l’hiver

Des études l’ont montré « les tout-petits sont généralement plus actifs quand ils sont à l’extérieur par rapport à l’intérieur, a rappelé Véronique Gosselin. Leur degré d’activité y est aussi plus élevé. » C’est pourquoi l’étude s’est intéressée au jeu extérieur. Les résultats montrent qu’en hiver, les tout-petits jouent moins souvent et moins longtemps dehors.

  • Durant la période estivale (mai à octobre), 94 % des services de garde éducatifs à l’enfance (SGÉE) disent amener les enfants de 18 mois et plus jouer dehors au moins une fois par jour. La majorité sort en moyenne pendant 1 heure. En période hivernale (novembre à avril), 71 % des SGÉE affirment amener les enfants jouer dehors au moins une fois par jour. La grande majorité reste 30 minutes dehors au lieu d’une heure.
  • En période estivale, 77 % des SGÉE sortent avec les poupons au moins une fois par jour et seul le tiers restent au moins une heure dehors. Pendant la période hivernale, seulement 37 % des SGÉE sortent avec les poupons au moins une fois par jour.
  • 73 % des parents affirment jouer dehors au moins une fois par jour avec leur tout-petit durant la période estivale. Seulement 29 % des parents disent faire de même en période hivernale.
  • Tous les enfants consultés ont le sentiment de plus jouer dehors en été qu’en hiver, à la maison comme à la garderie. Seulement 15 % des tout-petits disent jouer beaucoup dehors à la maison en hiver.

Des atouts et des freins au jeu extérieur

Parmi les atouts pour favoriser le jeu à l’extérieur, l’étude pointe l’accès à une cour et la proximité d’un parc. À cet effet, 80 % des services de garde à l’enfance sondés affirment avoir une cour suffisamment grande pour laisser les enfants courir librement. Dans les CPE, ce pourcentage s’élève à 95 %. Presque tous les parents répondants (98 %) disent avoir accès à un parc à moins de 10 minutes de marche de la maison.

« Sans surprise, ce sont les conditions météo qui ont été le plus souvent nommées comme barrières au jeu extérieur, autant par les parents que les milieux de garde », a mentionné Véronique Gosselin, PhD en sciences de l’activité physique.

  • 81 % des SGÉE indiquent que la température les empêche de sortir avec les enfants, notamment les températures extrêmes (ex. : canicule, grosse pluie, grand froid). La formation de glace dans la cour et sur les trottoirs est aussi un frein.
  • 72 % des parents pointent les conditions météo peu favorables comme obstacle au jeu à l’extérieur.

Et qu’est-ce qui dérange les enfants quand ils vont jouer dehors? « En hiver, à la garderie, les enfants ont dit ne pas aimer attendre que les autres amis s’habillent parce qu’ils ont chaud, a dit la chercheuse. L’été, ils n’aiment pas mettre de la crème solaire. »

Les petits Montréalais actifs dans leurs déplacements

La consultation des tout-petits a démontré que les déplacements en transport actif semblent faire partie de leur quotidien (ex. : marche, trottinette, vélo ou transport en commun). « Les enfants ont le sentiment de se déplacer activement pour la majorité de leurs activités », a indiqué Véronique Gosselin.

Questionnés à savoir comment ils se rendaient à la bibliothèque, à l’épicerie, au parc, à la garderie, chez le médecin et à la piscine, les enfants ont répondu en moyenne que dans 62 % des cas, ils utilisaient un transport actif.

De leur côté, 61 % des parents participants rapportent utiliser au moins un mode de transport actif, au moins 3 fois par semaine. Cette proportion s’élève à 67 % chez les mères répondantes et à 89 % chez les parents qui habitent dans l’arrondissement Centre-Sud.

Activités sédentaires et temps d’écran

L’étude s’est aussi intéressée aux activités sédentaires des tout-petits, c’est-à-dire aux activités qui se déroulent en position assise ou allongée. Cela inclut notamment le bricolage, la lecture et le temps d’écran, mais exclut la sieste et le temps passé à manger. Les résultats de l’enquête varient considérablement selon les groupes interrogés.

  • 45 % des SGÉE disent que les enfants sont en activités sédentaires de 1 à 2 heures par jour.
  • 82 % des parents affirment que leur tout-petit fait des activités sédentaires quelques fois par jour.
  • 55 % des enfants disent faire beaucoup d’activités sédentaires à la maison. Seulement 16 % disent en faire beaucoup à la garderie. Ils ont aussi le sentiment d’utiliser plus les écrans à la maison qu’à la garderie.
  • 47 % des SGÉE disent ne jamais utiliser les écrans et 3 % disent utiliser les écrans tous les jours.
  • 26 % des parents sondés disent que leur enfant passe 2 heures ou plus par jour devant un écran et 28 % affirment ne jamais utiliser les écrans avec leur enfant.

Les jeux préférés des tout-petits

« Lorsqu’on demande aux enfants quels sont leurs jeux préférés pour bouger, ils ont plus d’idées de jeux extérieurs qu’intérieurs, a précisé Véronique Gosselin. Ils ont parlé de jeux liés à toutes les saisons comme sauter dans les feuilles, patiner, aller à la plage se baigner. Ils ont aussi nommé des jeux d’interactions comme la tague, la cachette et les jeux de ballon. »

À l’intérieur, la danse est leur jeu actif préféré. Et dehors comme à l’intérieur, ce sont les activités faites avec leurs parents et leurs proches qui suscitent leur enthousiasme, par exemple faire une marche avec mamie ou danser avec maman avant le souper. L’enquête révèle par ailleurs que 42 % des parents interrogés font régulièrement des activités physiques avec leur enfant.

La chercheuse a tenu à préciser quelques limites de l’étude. Notamment que l’échantillon n’est pas représentatif des familles montréalaises parce que 61 % des familles participantes ont un revenu de plus de 100 000$ et que 78 % des parents ont un diplôme universitaire. De plus, comme le taux de réponse des services de garde en milieu familial est de 9 %, il est possible que les résultats représentent moins bien la réalité de ces milieux.

À noter qu’un deuxième volet de cette étude concerne les habitudes alimentaires des tout-petits et qu’un rapport plus détaillé des résultats sera disponible en janvier prochain.

*La collecte de données s’est effectuée par un sondage courriel auquel 629 services de garde éducatifs à l’enfance ont répondu, par un questionnaire web rempli par 400 parents montréalais d’enfants de 0 à 5 ans et par la consultation de 51 enfants âgés de 4 et 5 ans.

Julie Leduc – Équipe Naître et grandir

Naître et grandir

Photos : GettyImages/Miljan Živković, IURII KRASILNIKOV et Fly View Productions

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