Connaissez-vous les cuisines collectives?

22 août 2023 | Préparer des repas variés et nutritifs à un prix abordable est parfois un casse-tête. Et si la solution était de cuisiner en groupe? Voici ce qu’il faut savoir sur les cuisines collectives.

Une cuisine collective est un groupe de personnes qui se réunissent pour cuisiner des plats en grande quantité qu’elles se partagent ensuite pour rapporter à la maison. La plupart du temps, ce service est offert par des organismes communautaires qui forment les groupes et mettent à leur disposition une cuisine tout équipée.

Les groupes comptent de 4 à 8 personnes. Ils peuvent être constitués autour d’un thème (cuisine végétarienne, purées pour bébés, boîtes à lunch, etc.) ou s’adresser à une clientèle spécifique, comme celui de Julie Paquette, qui est composé de parents. « Quand on se rencontre, on parle aussi de ce qu’on vit avec nos enfants, on se donne des conseils, dit Julie qui est maman de trois filles. On cuisine et on fait une activité sociale en même temps. »

La mère de famille a récemment cuisiné avec les autres participantes de son groupe de cuisine collective La Joyeuse Marmite à Repentigny un potage aux légumes, une salade de quinoa au poulet, une tourtière aux protéines végétales texturées, des croquettes de poulet maison, une pizza ainsi que des muffins aux bananes, canneberges et chocolat. Sa famille s’est régalée!

Des repas moins chers

Parmi les avantages de cette formule, il y a les économies. C’est moins coûteux en effet d’acheter de gros formats et de cuisiner pour plusieurs personnes que pour deux ou trois. Il y a aussi moins de gaspillage. La botte de persil est utilisée au complet, par exemple.

Le prix des repas varie selon les recettes, mais une portion coûte généralement entre 0,80 $ et 3 $. Est-ce que les participants paient le plein montant? Ça dépend. Si la cuisine collective est ouverte à tous, chaque personne paie habituellement la totalité ou presque du coût des portions qu’elle rapporte à la maison. Mais si la cuisine a pour mission de soutenir les ménages à faible revenu, la contribution de chacun est réduite.

C’est le cas de La Joyeuse Marmite. « Comme nous recevons des dons en argent et en nourriture, nous demandons seulement un petit montant aux familles, indique sa coordonnatrice, Josée Béliveau. Pour quatre plats principaux, un dessert et une soupe, le prix est de 5 $ par personne. » Ainsi, chaque fois qu’elle cuisine avec son groupe, Julie débourse 25 $ pour rapporter chez elle 4 plats principaux, une soupe et un dessert pour sa famille de 5 personnes. Ces repas lui reviennent donc à 0,83 $ la portion.

Les autres avantages des cuisines collectives

En participant à une cuisine collective, vous pouvez aussi :

• Ajouter de la variété à vos repas. « On prépare des plats auxquels je n’aurais pas nécessairement pensé, dit Olivier Siau, un père de trois enfants qui fait partie d’un groupe dédié aux boîtes à lunch, à la Maison de la famille de Bois-des-Filion. Par exemple, on vient de cuisiner des wraps jambon-fromage, de la salade de macaroni et des muffins repas de style omelette. Les lunchs de mes enfants ne sont jamais monotones. »

• Gagner du temps. « Le soir, quand je n’ai pas envie de cuisiner ou que je suis pressée, je suis contente d’avoir un repas tout prêt qu’il suffit de réchauffer », témoigne Julie.
• Faire des découvertes culinaires et manger plus sainement. Il y a toujours un plat végétarien au menu du groupe de Julie. « C’est bon pour la santé et c’est économique, indique la mère de famille. Plusieurs personnes n’avaient jamais mangé de protéines végétales avant de se joindre à notre groupe. »
• Vous améliorer en cuisine. Cuisiner à plusieurs favorise le partage de connaissances. « Il y a beaucoup d’entraide, souligne Josée Béliveau, de La Joyeuse Marmite. Les gens qui sont plus habiles en cuisine sont heureux de transmettre leur savoir aux autres. »
• Briser l’isolement et socialiser. « Cela me permet de tisser des liens avec des gens de mon quartier, de parler avec des gens d’autres cultures, fait valoir Olivier Siau. L’ambiance est vraiment agréable. On rit beaucoup. »

Le fonctionnement des cuisines collectives

Si vous souhaitez participer à une cuisine, il y a certains aspects importants à connaître. Par exemple, il n’est pas possible d’y amener votre enfant pour cuisiner avec vous. Toutefois, il y a parfois une halte-garderie sur place.

Votre participation demande également une certaine implication. Les membres cuisinent ensemble une à quatre fois par mois, pendant environ trois heures. Mais chaque demi-journée de popote demande du temps de planification. En effet, la préparation des plats est souvent précédée d’une rencontre pour décider du menu et choisir les recettes. Vient ensuite une visite à l’épicerie pour acheter ce qu’il faut. La façon de fonctionner varie cependant d’une cuisine à l’autre.

Il est bon de savoir aussi que les groupes cuisinent selon un horaire fixe. La majorité des cuisines sont ouvertes les jours de semaine seulement, mais certaines sont ouvertes le soir et le week-end. En plus de la cuisine, il faut faire la vaisselle. « On arrive dans une cuisine propre et on laisse une cuisine propre, explique Olivier. On lave la vaisselle, les comptoirs, le plancher. Chaque participant fait sa part. »

En raison de la forte demande, certaines cuisines collectives ont une liste d’attente. Pour trouver une cuisine collective près de chez vous, consultez le site du Regroupement des cuisines collectives du Québec ou communiquez avec votre municipalité ou votre CLSC.

Nathalie Vallerand - Équipe Naître et grandir

Photos : Nicolas St-Germain et Maxim Morin