Mieux communiquer avec son enfant pour éviter les conflits

Mieux communiquer avec son enfant pour éviter les conflits
Mieux communiquer avec son enfant pour éviter les conflits

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Comment améliorer la communication avec votre enfant pour éviter les conflits et développer une bonne relation?

11 octobre 2022 |Qu’est-ce qui se cache derrière un enfant qui s’oppose, qui est en crise ou en colère? Ces situations difficiles sont souvent le résultat d’un problème de communication entre l’enfant et son parent. Est-ce possible de les réduire ou de les éviter?

Oui, selon le neuropsychologue Benoît Hammarrenger, auteur du livre De l’opposition à la communication : entendre et comprendre vraiment vos enfants et vos adolescents, qui vient de paraître aux Éditions Midi trente. Dans ce livre, il explique comment améliorer la communication avec son enfant pour développer une relation harmonieuse avec lui et ainsi éviter les conflits.

Benoît Hammarrenger a accepté de répondre à nos questions sur les stratégies qu’il propose aux parents. Voici ses réponses.

Pourquoi les parents ont-ils parfois du mal à comprendre ce que leur enfant veut dire?

Parce que leur enfant est en train de développer son vocabulaire. Par exemple, mon fils a déjà fait une crise parce qu’il voulait un yo-yo alors qu’il avait seulement 4 ans. Comme parents, nous nous disions que ce n’était pas approprié pour son âge, mais il insistait. Nous avons finalement compris que ce qu’il voulait, c’était un « Yop ». Le mot choisi n’était donc pas le bon. Nous avions créé un conflit sur une situation alors que nous ne parlions pas de la même chose.

Comment améliorer la communication avec notre enfant?

Il faut éviter de réagir à la première chose qu’on entend. Le parent peut demander à son enfant d’expliquer ce qu’il veut. Il peut aussi reformuler avec d’autres mots ce que l’enfant a dit.

Même chose si l’enfant refuse d’obéir à une consigne. Au lieu de réagir à ce refus, le parent peut utiliser cette méthode pour essayer de mieux comprendre le message que son enfant veut passer. Par exemple, le parent peut dire : « Tu n’as vraiment pas envie d’aller prendre ton bain parce que tu voudrais terminer ta construction avec tes blocs? »

L’important, pour l’enfant, c’est que son désir soit entendu. Il veut par exemple que son parent comprenne que quelque chose est important pour lui et qu’il est déçu de ne pas pouvoir l’avoir à ce moment-là.

Comment les émotions d’un enfant influencent-elles sa façon de réagir lorsqu’il vit une frustration?

Lorsqu’un événement déclenche une émotion chez un enfant, l’intensité de son émotion monte rapidement et atteint un sommet. À ce moment-là, l’enfant n’est pas réceptif aux arguments logiques du parent.

Toutefois, si le parent prend le temps de comprendre cette émotion et de laisser l’enfant la vivre, l’intensité redescend. Il est alors plus facile de communiquer avec l’enfant.

Vous proposez aux parents de se mettre en synchronie émotionnelle avec leur enfant, de quoi s’agit-il?

Cela veut dire de vivre la même émotion que leur enfant en même temps. Pour y arriver, il faut premièrement adopter un ton de voix qui reflète l’émotion de l’enfant. Par exemple, s’il est excité, le parent prend un ton de voix excité.

Ensuite, je propose de reformuler exactement ce que l’enfant vient de dire, avec le même ton de voix. Si, dans un magasin, l’enfant dit : « Oh! Il a l’air amusant ce jeu! », le parent peut répondre : « Wow, c’est vrai qu’il a l’air amusant ce jouet! »

Enfin, le parent doit essayer de nommer l’émotion que vit l’enfant, par exemple : « Ça t’excite beaucoup ce jouet. » En agissant ainsi, le parent retarde le moment où il devra dire : « C’est vrai qu’il a l’air cool ce jouet, mais on en a déjà un semblable à la maison. » Cela laisse le temps à l’émotion de l’enfant de redescendre.

Cette façon d’intervenir permet au parent de se mettre dans la même équipe que son enfant pour gérer la situation. Ils vivent l’émotion ensemble et trouvent ensemble des solutions.

De plus, cela permet d’aller plus loin que la gestion de la crise du moment. Le parent devient un modèle de communication et de gestion des émotions pour son enfant. Cet apprentissage lui sera utile toute sa vie dans ses relations avec les autres.

Pourquoi est-ce important d’aider son enfant à exprimer sa colère?

La colère est une émotion qui a le droit d’exister, comme la tristesse ou la joie. Cette émotion peut même être une force. Elle permet, par exemple, de ne pas laisser passer une injustice et de la dénoncer. Il est donc important qu’un enfant exprime sa colère pour qu’elle ne reste pas en dedans de lui.

Le parent doit reconnaître que la colère de son enfant a sa place. Il doit aussi l’aider à la nommer et à l’exprimer de manière acceptable. Le parent peut, par exemple, lui montrer qu’on peut monter le ton un peu, serrer les dents ou marcher fort quand on est en colère. Ce sont des manifestations qui ne font mal à personne et qui sont dans des limites acceptables. Si l’enfant apprend à gérer sa colère, il sera capable de l’exprimer sans crier, insulter ou frapper. Il aura des outils pour gérer ses frustrations.

Quoi faire lorsqu’un parent est trop émotif ou fatigué pour appliquer ces stratégies?

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Personne n’est un parent parfait. C’est normal d’être parfois envahi par l’émotion ou fatigué. Dans ces moments-là, il faut prendre conscience de son état et laisser le temps aux émotions de redescendre avant d’intervenir.

Le parent peut par exemple dire à son enfant : « Je n’oublie pas ce que tu me dis. Laisse-moi te revenir dans une minute. » Quand il y a deux parents à la maison, on peut aussi demander à l’autre d’intervenir.

 

Propos recueillis par Kathleen Couillard – Équipe Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/Georgijevic

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