COVID-19: les tests rapides en 5 questions-réponses

COVID-19: les tests rapides en 5 questions-réponses
COVID-19: les tests rapides en 5 questions-réponses

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Comment fonctionnent les tests rapides? Quand et comment les utiliser chez les enfants? Un expert répond à quelques questions courantes.

1er février 2022 | allo. Vous avez probablement à la maison des tests rapides remis par le service de garde ou l’école, ou que vous avez réussi à vous procurer à la pharmacie. Comment fonctionnent-ils? Quand et comment les utiliser chez les enfants? Un expert répond à quelques questions courantes.

Dans les dernières semaines, les tests rapides faits à la maison, aussi appelés tests antigéniques, ont pris le relais des tests PCR pour détecter la COVID-19. Bien que les deux types de tests aient comme but de détecter la COVID-19, ils fonctionnent différemment. Le Dr Jesse Papenburg, pédiatre infectiologue et microbiologiste à l’Hôpital de Montréal pour enfants, discute des éléments importants à savoir à leur sujet.



Comment fonctionnent les tests rapides?

« Les tests rapides fonctionnent selon le même principe que les tests de grossesse, explique le DJesse Papenburg. Ils détectent toutefois une protéine du virus, la nucléocapside. » Lorsqu’on dépose l’échantillon sur le test, le liquide se déplace sur une membrane où se trouvent des anticorps qui peuvent capturer cette protéine. Si celle-ci est présente dans l’échantillon, un changement de couleur se produira pour montrer que les anticorps ont bien capturé la protéine.

« Si une ligne apparaît dans la zone de test (T), cela indique que la protéine virale a été captée par le test. N’importe quelle ligne visible, même si elle est faible, indique un résultat positif », insiste le médecin. De plus, les tests disposent généralement d’une zone de contrôle (C). Il faut qu’une ligne y apparaisse aussi pour que le test soit considéré comme valide.

Pourquoi doit-on passer un deuxième test rapide si le résultat du premier est négatif?

Si les tests rapides sont pratiques et faciles d’utilisation, ils sont toutefois moins sensibles que les tests PCR. « Les tests PCR recherchent le matériel génétique du virus, c’est-à-dire son ARN, grâce à une méthode qui l’amplifie, remarque le Dr Jesse Papenburg. Les tests PCR sont donc capables de détecter une plus faible quantité de virus que les tests rapides. »

Lorsqu’une personne présente ses premiers symptômes de COVID-19, il se peut qu’un test rapide ne détecte pas le virus parce que la quantité est encore trop faible. Cependant, la charge virale (concentration du virus dans le corps) chez la personne malade est en train d’augmenter et elle deviendra contagieuse rapidement.

« Si on se fie au résultat d’un seul test, on peut penser que la personne est négative alors qu’elle est seulement au début de l’infection, explique le médecin. Il faut donc répéter le test 24 à 48 heures plus tard pour déterminer si la personne est vraiment négative. Les tests sont plus fiables lorsqu’on les utilise de cette façon chez les gens avec des symptômes. »

Quand devrait-on faire passer un test rapide à son enfant?

« Les recommandations actuelles sont de faire un test si l’enfant développe des symptômes, répond le Dr Jesse Papenburg. On le garde alors à la maison et on fait deux tests antigéniques à un intervalle de 24 à 48 heures, si le premier test est négatif. »

Et quoi faire lorsqu’il y a un cas positif à la maison? « Les autres membres de la famille doivent alors se placer en quarantaine, souligne le médecin. L’utilité de faire passer un test à ceux qui n’ont pas de symptômes, c’est de détecter l’infection un peu plus tôt. Cela pourrait permettre de sortir de la quarantaine plus rapidement puisque le compte à rebours commence lorsqu’on obtient un résultat de test positif. »

Comment bien faire un test rapide à son enfant?

Avec les tests rapides, le prélèvement se fait seulement dans le nez, contrairement aux tests PCR qui se font dans le nez et la gorge. « En ce moment, les tests rapides ont été évalués avec des échantillons prélevés dans le nez, mentionne le DJesse Papenburg. Si jamais il y avait assez de données pour suggérer que le prélèvement dans la gorge est plus sensible, cela pourrait changer les recommandations. Cependant, pour l’instant, on ne le sait pas. »

Par ailleurs, la qualité de l’échantillon est très importante pour obtenir un résultat fiable. « Il faut bien se moucher avant de faire le test, remarque le médecin. En effet, s’il y a trop de sécrétions, cela peut affecter la capacité à bien détecter le virus. Par exemple, cela pourrait causer un faux positif. »

Par la suite, il est important de recueillir des cellules de la paroi nasale puisque c’est là qu’on retrouve le virus. Il faut rentrer l’écouvillon dans la narine jusqu’à une profondeur de 1 à 1,5 cm, explique le médecin. Il faut ensuite faire 5 tours en frottant l’intérieur du nez et en appliquant une pression sur la narine avec le doigt. On recommence ensuite dans l’autre narine.

Il peut être plus difficile de réaliser un bon prélèvement avec un jeune enfant. « Ce qui peut aider, c’est de prendre un écouvillon supplémentaire et de laisser l’enfant le toucher pour qu’il puisse voir que c’est doux, suggère le Dr Jesse Papenburg. On peut aussi permettre à l’enfant de le mettre lui-même dans son nez en prenant soin de le guider. Il constatera ainsi que ça chatouille un peu, mais que ça ne fait pas mal. Il sera alors peut-être un peu plus réceptif. » Cela peut aussi être difficile avec un bébé. L’idéal est d’être deux. Une personne peut lui tenir la tête pendant qu’une autre fait le test.

Quelles précautions faut-il prendre pour s’assurer de la fiabilité du test?

Selon le Dr Jesse Papenburg, il est important de bien lire les instructions qui sont fournies par le fabricant et de les suivre à la lettre. Les parents devraient aussi porter attention aux étapes suivantes :

  • Utiliser la bonne quantité de solution tampon pour extraire l’échantillon se trouvant sur l’écouvillon. « Si on met trop de solution tampon, on dilue l’échantillon et cela peut provoquer un faux négatif, explique le médecin. Au contraire, s’il n’y en a pas assez, le mucus et les autres substances provenant du nez peuvent nuire au fonctionnement du test. » À noter que certains tests incluent une fiole qui contient déjà la quantité appropriée de solution tampon.
  • Déposer le bon nombre de gouttes sur le test. « Il faut tenir la pipette verticalement et compter le bon nombre de gouttes, souligne-t-il. Si on ne la tient pas verticalement, la taille des gouttes sera différente. »
  • Attendre le bon moment pour lire le résultat. « Il ne faut pas lire le test avant 15 minutes, car on pourrait manquer un résultat positif. Cependant, il ne faut pas attendre trop longtemps, car un faux résultat positif pourrait survenir. » Le médecin recommande aussi de s’assurer d’avoir un bon éclairage, de préférence à la lumière du jour, pour bien lire le résultat et ne pas manquer une bande faible.

Pour voir comment bien faire le prélèvement, regardez la vidéo du ministère de la Santé et des Services sociaux.

 

Kathleen Couillard – Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/coscaron

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