Éducation: comment ne pas répéter les erreurs du passé

Éducation: comment ne pas répéter les erreurs du passé
Éducation: comment ne pas répéter les erreurs du passé

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Vous ne voulez pas reproduire certains comportements de vos parents? Être à l’écoute de votre enfant et comprendre vos émotions vous y aideront.

1er septembre 2021 | Plusieurs parents ont tendance à reproduire avec leur enfant les comportements qu’avaient leurs parents avec eux. Comment ne pas répéter des paroles et des gestes qui pourraient avoir des effets négatifs sur votre enfant?

Si vous avez souffert de certaines pratiques de vos parents durant votre enfance (ex. : paroles blessantes, réactions exagérées, cris, tapes...), vous ne souhaitez pas faire vivre cela à votre enfant. Cependant, il se peut que vous vous surpreniez parfois à lui parler ou à vous comporter avec lui comme vos parents le faisaient avec vous.

C’est normal, selon la psychothérapeute française Isabelle Filliozat. « Les expériences vécues dans l’enfance laissent une empreinte dans le cerveau. Inconsciemment, le parent peut donc se retrouver à dire les mêmes mots qui lui ont fait mal lorsqu’il était enfant. »

Réfléchir et en parler

Selon le travailleur social et psychothérapeute Steve Audet, il ne faut pas que les parents laissent le passé prendre trop de place. « Il est important de réaliser que si l’éducation qu’on a reçue a une influence sur notre façon d’être parent, ce n’est pas la seule. Il est possible de s’inspirer d’autres modèles parentaux », dit-il.

Pour éviter de répéter certains comportements subis durant votre enfance, il suggère d’être avant tout à l’écoute de votre enfant pour savoir ce qui lui convient à lui. Il est donc important de prendre un temps d’arrêt pour réfléchir aux valeurs que vous souhaitez transmettre à votre enfant, aux exigences que vous avez envers lui et à vos choix éducatifs. Est-ce bien ce que vous voulez pour lui? Ou bien faites-vous certaines choses par automatisme parce que c’est ce que vous avez connu enfant? « Échanger avec l’autre parent de votre enfant ou avec des proches peut vous permettre d’y voir plus clair », dit Steve Audet.

Mieux comprendre vos émotions

Isabelle Filliozat suggère pour sa part de repenser à des moments où vos parents ont eu des réactions, des paroles ou des comportements blessants quand vous étiez enfant.

Qu’avez-vous ressenti? Qu’auriez-vous voulu leur dire? Imaginez-vous, enfant, en train d’exprimer tout cela. « C’est un moyen de se libérer de la colère qu’on gardait en soi », explique la psychothérapeute. Ensuite, vous pouvez rejouer la scène dans votre tête, mais en faisant agir votre parent de manière plus positive : « J’ai cassé un vase. Papa m’a dit d’aller chercher le balai et il m’a aidé à ramasser les morceaux. »

En revisitant ainsi votre enfance, vous comprendrez mieux vos émotions actuelles et passées. Il vous sera plus facile de prendre conscience des réactions que vous avez avec votre enfant et dont vous voulez vous défaire.

Quand se faire aider?

Si, malgré vos efforts, vous continuez à faire les mêmes erreurs que vos parents et que le bien-être de votre enfant et votre relation avec lui en souffrent, il est conseillé de consulter (ex. : psychologue, travailleur social ou travailleuse sociale). La personne consultée pourrait vous aider à comprendre comment votre passé familial affecte votre rôle de parent. Elle pourrait aussi vous aider à trouver des stratégies pour améliorer votre relation avec votre enfant.

Quand les grands-parents s’en mêlent

Que faire si vos parents vous disent d’agir avec votre enfant comme ils l’ont fait avec vous? Le travailleur social Steve Audet conseille de répondre quelque chose comme : « Oui, c’était la manière de faire dans ton temps. Les méthodes d’éducation des enfants ont changé. » Pour éviter la chicane, mieux vaut en effet réagir de façon diplomate au lieu de dire aux grands-parents qu’ils ont tort.
Il est important aussi de se rappeler que, souvent, il n’y a pas de mauvaises intentions derrière leurs commentaires. « On peut avoir l’impression qu’ils critiquent, mais ce qu’ils veulent, surtout, c’est aider », dit Steve Audet. Leur proposer d’autres moyens de le faire permet de diminuer les tensions, selon lui. Par exemple, vous pourriez dire : « Si tu veux m’aider, tu pourrais lire une histoire à ta petite-fille. »

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Nathalie Vallerand – Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/vitapix

 

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