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Les femmes enceintes devraient discuter des risques et des bénéfices de la vaccination contre la COVID-19 avec un professionnel de la santé.
25 janvier 2021 | L’arrivée des vaccins contre la COVID-19 apporte une lueur d’espoir dans la lutte contre la pandémie. Toutefois, que sait-on de leur efficacité et de leur sécurité chez les femmes enceintes? Le point sur un enjeu qui suscite encore beaucoup de questions.
« Ce qui est compliqué avec les femmes enceintes, c’est que nous n’avons pas de données à leur sujet, explique Marilou Kiely, conseillère scientifique à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). En fait, aucune d’entre elles n’a été incluse dans les essais cliniques de ces vaccins. »
Pour cette raison, le Comité sur l’immunisation du Québec avait d’abord placé les femmes enceintes au 12e rang dans son Avis préliminaire sur les groupes prioritaires pour la vaccination contre la COVID-19 au Québec. Selon le document, « des données robustes sur l’innocuité des vaccins seront nécessaires avant de recommander une vaccination pour les femmes enceintes et le moment de la grossesse pour l’administrer devra être déterminé. »
Toutefois, les experts québécois se sont ensuite ralliés aux recommandations adoptées au fédéral par le Comité national consultatif sur l’immunisation (CCNI). « La mise à jour vient d’être faite et l’énoncé du Protocole d’immunisation du Québec est maintenant plus permissif pour aller dans le sens de ce qui a été mentionné dans l’avis canadien », précise Marilou Kiely.
Le CCNI a plutôt adopté une position dite discrétionnaire. « Notre recommandation, c’est de discuter avec les femmes enceintes, souligne la Dre Caroline Quach, épidémiologiste au CHU Sainte-Justine et présidente de ce comité. Si elles sont à risque d’attraper la COVID-19 et qu’elles ont donc un bénéfice à être vaccinées, il est possible de le faire. Il faut toutefois leur expliquer qu’en théorie, il n’y a pas d’enjeu de sécurité et que le vaccin devrait être efficace, mais que nous n’avons pas de données pour le confirmer. » Il faut également tenir compte du fait que les femmes enceintes qui ont la COVID-19 semblent avoir un risque de complications un peu plus élevé que les autres femmes.
Les enfants, vaccinés en dernier?Selon le Comité national consultatif sur l’immunisation, il n’existe pas de données sur l’efficacité et la sécurité du vaccin chez les enfants de moins de 12 ans. De plus, les études existant à ce jour suggèrent que le risque de connaître des complications s’ils sont infectés par le virus de la COVID-19 est faible. Pour ces raisons, les enfants ne font pas partie des groupes prioritaires. En fait, dans les recommandations du Comité sur l’immunisation du Québec, ils sont au bas de la liste. |
Tenir compte des risques et des bénéfices
Selon Marie-Hélène Émond, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), « le Comité sur l’immunisation du Québec considère que dans certaines circonstances, par exemple en présence d’un risque très élevé de complications de la COVID-19 ou d’exposition à la maladie, les femmes enceintes pourraient recevoir le vaccin après avoir discuté avec un professionnel de la santé sur les risques et les bénéfices de la vaccination pour elles ».
Ainsi, une femme enceinte qui travaille dans le milieu de la santé qui a un risque élevé d’être exposée au virus et qui souffre également d’une maladie chronique aurait plus de bénéfices que de risques à être vaccinée. « Au contraire, si une femme enceinte est à la maison et a peu de contacts, elle peut attendre la fin de sa grossesse pour l’être », précise la Dre Quach.
La vaccination des femmes enceintes doit toutefois respecter les groupes prioritaires établis par l’INSPQ. « Les femmes qui ne sont pas dans les groupes ciblés ne peuvent pas être vaccinées actuellement », soutient Marilou Kiely.
Et les femmes qui allaitent?
« Pour les femmes qui allaitent, il y a encore moins de risque, mentionne la Dre Quach. Toutefois, comme pour les femmes enceintes, en l’absence de données, nous avons émis la même recommandation, c’est-à-dire une discussion des risques et des bénéfices au cas par cas. »
« Pour la femme qui allaite, il n’y a pas de contre-indication à la vaccination », ajoute Marilou Kiely. D’ailleurs, le Comité sur l’immunisation du Québec considère que les bénéfices de la vaccination surpassent les risques pour les femmes allaitantes.
Sources : Gouvernement du Canada, INSPQ et MSSS
Kathleen Couillard – Naître et grandir
Photo : GettyImages/MJPS