Pénurie d'éducatrices: une opération de recrutement est lancée

Pénurie d'éducatrices: une opération de recrutement est lancée
Pénurie d'éducatrices: une opération de recrutement est lancée

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Québec lance une opération pour recruter des éducatrices.

9 décembre 2020 | La pandémie a accentué la pénurie de main-d’œuvre dans les services de garde éducatifs à l’enfance. Il manque actuellement 1 300 employés dans le réseau pour répondre aux besoins, dont 1 100 éducatrices. Québec lance donc une opération de recrutement sur la plateforme Jetravaille.

Mis à jour le 9 décembre à 14h

La situation est urgente, a mentionné le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, en conférence de presse. « On a besoin de gens demain matin, a-t-il dit. Sinon des groupes vont fermer ou des CPE devront fermer leurs portes à cause d’un manque d’éducatrices. »

Le ministre a ajouté qu’il faisait de la pénurie de main-d’œuvre sa priorité : « parce que si on ne s’occupe pas de cette question, le développement de places en CPE pour les parents est en péril. »

Appel au personnel qualifié ou non

L’idée de l’opération sur la plateforme numérique Jetravaille est de regrouper les besoins de main-d’œuvre du Québec en un seul endroit pour faciliter le travail des gestionnaires de services de garde qui autrement s’occupent chacun à leur façon de leur recrutement. « Si vous êtes intéressé par le développement des enfants, on a besoin de vous! », a indiqué le ministre Lacombe.

Il lance un appel à tous, des gens qualifiés ou non, pour combler rapidement les postes d’éducatrices, mais aussi de préposés à l’entretien et de responsables des cuisines. Selon le ministre de la Famille, les besoins se font sentir dans tout le Québec et pour tous les postes. « On n’embauchera pas n’importe qui, précise-t-il toutefois pour rassurer les parents. On n’embauchera pas le premier venu sans faire de vérification. » L’expérience des gens sans formation sera notamment prise en compte pour valider leurs qualifications.

Projets de formation d’éducatrices

À moyen terme, l’objectif demeure toujours d’avoir plus de personnel qualifié dans les services de garde éducatifs. Québec investit donc aussi plus de 1 million de dollars pour former des éducatrices, a annoncé Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale lors de cette même conférence de presse.

Deux projets pilotes de formation rapide d’environ 1 500 heures seront mis sur pied dans deux régions du Québec, soit en Montérégie et sur la Côte-Nord. Il s’agit d’une formation rémunérée pour obtenir une attestation collégiale d’études (AEC) en techniques d’éducation à l’enfance. Cette formation permettra de qualifier 50 éducatrices dans 25 CPE afin de répondre aux besoins des parents de ces deux régions. Éventuellement, le ministre Boulet souhaiterait que ces deux projets pilotes de formation s’étendent dans d’autres régions.

Un accueil partagé du milieu

L’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) accueille favorablement les annonces faites aujourd’hui. L’AQCPE se dit soulagée de voir que le gouvernement reconnaît la crise de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la petite enfance et qu’il met en place des actions pour recruter du personnel.

« C’est un problème connu depuis des années qui s’est amplifié en raison de la pandémie. Nous avions hâte de voir des initiatives similaires à celles déployées par les réseaux de la santé et de l’éducation pour attirer du personnel  », a déclaré Geneviève Bélisle, la directrice générale de l’AQCPE.

De son côté, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ) se montre déçue, car le recrutement ne règle pas complètement les problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Selon la fédération qui compte 13 000 membres, il ne faut pas seulement attirer du personnel, il faut aussi savoir le retenir avec de bons salaires et de meilleures conditions de travail.

« Nous ne voyons rien pour améliorer les conditions de travail en petite enfance malgré le fait que le ministère de la famille identifie lui-même le salaire, le peu d’opportunité d’avancement et la dévalorisation de la profession comme les principaux obstacles à la rétention des intervenantes en CPE et en milieu familial », peut-on lire dans un communiqué de la FIPEQ.

Pour en savoir plus : plateforme numérique Jetravaille

 

Julie Leduc – Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/miljko

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