COVID-19: créer des souvenirs avec les enfants durant le confinement

COVID-19: créer des souvenirs avec les enfants durant le confinement
COVID-19: créer des souvenirs avec les enfants durant le confinement

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Créer des souvenirs liés à la vie au temps de la pandémie peut être intéressant pour les enfants.

24 avril 2020 | En raison de la pandémie, parents et enfants traversent actuellement une période qui passera à l’histoire. Bien que chaque famille vive la situation à sa manière, selon l’âge des enfants et le contexte, il peut être bon d’en garder la trace, en créant des souvenirs.

Une précision importante, tout d’abord, apportée par Miriam Beauchamp, neuropsychologue pédiatrique : chaque famille doit agir comme elle le peut et le veut. La pression et le stress de performance n’ont pas leur place dans ces moments exceptionnels, où l’incertitude est grande. « Les familles doivent y aller avec ce qu’elles sont capables de faire et selon les besoins des enfants, dit-elle. Créer des souvenirs de ce que nous vivons actuellement est une bonne idée, mais c’est du cas par cas. »

Elle rappelle que certains enfants vivent « très bien » la situation alors que d’autres sont plongés « dans une plus grande précarité ». En ce sens, est-il bénéfique d’en conserver la trace? « Oui, affirme la neuropsychologue. Cette période laissera des traces, plus ou moins positives, sur la mémoire et sur le développement. Créer des souvenirs permettra aux parents d’y revenir et d’en reparler. »

Des bienfaits

Privés de leur routine sécurisante, les plus petits (1 à 4 ans) perdent leurs repères. « C’est très abstrait, pour eux, explique Véronique Pelletier, conseillère pédagogique à l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE). Ils ne voient pas l’ampleur de la situation. Ils ne vont pas réagir à la pandémie mondiale, ils vont réagir à la façon dont leurs parents réagissent. »

Or, lorsque le parent prend le temps de créer des souvenirs, que ce soit un bricolage, un dessin, un projet, une expérience, il est disponible et « dans le moment présent avec son enfant », souligne Véronique Pelletier. L’activité en soi peut donc avoir un impact bénéfique non seulement sur la relation parent-enfant, mais sur le sentiment de sécurité de l’enfant.

Pour leur part, les enfants de 5 ans et plus n’oublieront ni leur routine habituelle d’avant la pandémie ni la situation exceptionnelle que nous vivons en ce moment, croit Miriam Beauchamp. « En créant des souvenirs, les enfants vont se remémorer l’endroit où ils les ont faits, et avec qui. Cela va leur rappeler le contexte », dit-elle en précisant que cela peut ensuite ouvrir les discussions et favoriser les échanges.

Pour les enfants en service de garde d’urgence
Pour ces enfants, il peut aussi être intéressant de conserver des photos des nouveaux amis, du nouveau lieu de garde et des nouvelles éducatrices. Comme ils passent moins de temps à la maison avec leurs parents, c’est aussi une bonne façon de garder des souvenirs de la pandémie.

Comment créer des souvenirs avec les enfants?

« Cela n’a pas besoin d’être compliqué », prévient Véronique Pelletier qui ne voudrait pas que le parent perçoive cela comme « une tâche supplémentaire ». Pour les tout-petits, le parent peut prendre des photos et des vidéos des activités faites ensemble, peu importe de quoi il s’agit : pâte à modeler, bricolage, recette, promenade à l’extérieur, etc. L’idée est de « capturer » le moment.

On manque d’énergie ou de temps, comme parent? « On met toutes les créations de nos enfants dans une boîte identifiée “confinement”, suggère Véronique Pelletier. Ce n’est pas parce qu’on a amassé plein de photos qu’on doit absolument en faire un montage! » Une autre idée : on place aussi dans cette boîte quelques articles liés à la pandémie, une facture de pizza livrée à la maison, par exemple.

Plus l’enfant est âgé, plus on peut l’amener à réfléchir sur lui-même. Par exemple, à 5 ans, l’enfant peut tenir un journal de bord sous forme de dessins : comment se sent-il aujourd’hui? Qu’a-t-il fait? À quoi pense-t-il ou rêve-t-il?

À 7 ans, cela peut se transformer en petites phrases sur ce qu’il vit. « Ça peut être factuel ou drôle, note Véronique Pelletier. Même si l’enfant ne prend que cinq minutes par jour, cela peut être intéressant et amusant. On peut essayer de faire quelque chose de façon régulière, même une toute petite chose, pour que cela devienne un réflexe. Si c’est intégré à la routine, l’enfant va s’en souvenir une fois que la situation reviendra à la normale. »

Miriam Beauchamp propose, pour sa part, d’inciter les plus vieux à faire des activités qui seraient en lien avec la pandémie. Par exemple, ils peuvent faire une recherche et une rédaction de texte sur le thème du coronavirus ou encore sur l’initiative des arcs-en-ciel, qui est devenue le symbole de cette crise. « Encore une fois, sans aucune obligation, indique-t-elle, seulement si l’enfant a envie d’une activité plus dirigée, plus concrète. »

Pas trop tard pour commencer
Depuis le début de la pandémie, vous n’avez peut-être pas pris de photos ou fait des activités avec votre enfant en vue de conserver des souvenirs de cette période particulière. Pourtant, vous avez sûrement en main des dessins, des bricolages ou des activités scolaires faits en confinement et peut-être avez-vous pris quelques photos. Vous n’avez qu’à les rassembler pour démarrer votre boîte à souvenirs. Et il n’est pas trop tard pour commencer! Après tout, le retour à la garderie et à l’école n’est pas pour tout de suite.

 

Maude Goyer – Naître et grandir

Naître et grandir

 

Photo : GettyImages/manonallard

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